« Le joli monde de Big Brother se dessine tel que Orwell l’avait imaginé. »
à l’auteur,
Vous n’avez probablement jamais lu le roman d’Orwell ! Ca m’étonnerait beaucoup que votre « télécran » se soit mis un jour à vous appeler pendant que vous étiez en train de faire de la gymnastique sur le tapis de votre chambre pour vous demander de rendre compte de votre emploi du temps, et que votre obsession soit de trouver dans l’appartement un coin qui ne soit pas dans le champ visuel des caméras.
Vous pouvez, si ça vous amuse, vous mettre les doigts dans le nez, comme font les petits enfants, dans un escalier mécanique du métro, il y a très peu de chance que vous soyez jamais convoqué dans un commissariat pour une petite leçon de maintien. Evidemment, si vous étiez en Tunisie et que vous embrassiez votre petite amie dans cet endroit-là, vous auriez peut-être des ennuis, mais Paris ne tombera pas demain sous la coupe des copains de Marzouki.
Dans mon quartier de l’est parisien, je vois régulièrement des affiches collées par de sinistres crétins : image d’une caméra de surveillance associée à ce message : « L’état nous surveille, crevons-lui les yeux ». Autrement dit : détruisons les caméras. Je suppose que ce sont les mêmes qui collent ces affiches et qui détruisent aussi les réverbères des coins sombres pour, la nuit, agresser plus tranquillement des Chinois qui, maîtrisant mal le Français et craignant de ne pas être en règle, évitent de se rendre au commissariat.
Le jour où il vous arrivera d’être assommé par des voyous en plein jour devant la porte de votre ascenseur, et allégé de votre portefeuille (j’ai fait il y a dix ans cette très enrichissante expérience), vous comprendrez peut-être qu’entre deux maux il faut toujours préférer le moindre. Depuis qu’il y a des caméras dans le hall de mon immeuble, il n’y a évidemment plus d’agression. Supprimez toutes celles qui ont été installées partout depuis dix ans, ça fera assurément le bonheur d’un certain nombre, mais pas celui du citoyen honnête.
Votre article fait partie de ces propos irresponsables, qui dénoncent tout et n’importe quoi, à partir d’un point de vue idéologique à très courte vue. Vous parlez pour ne rien dire.