Un article intéressant.
On peut comprendre le geste de ce jeune artiste.
Les relations entre polonais et russes sont difficiles depuis longtemps.
Quand la Pologne s’est vue divisée entre russes, prussiens et autrichiens à la fin du XVIIIème siècle, les russes ont acquis très vite la réputation d’être les plus durs envers les populations.
En 1813, la Russie augmente encore sont emprise en contrôlant le Duché de Varsovie.
Lorsque la Pologne redevient indépendante en 1918, seule la Russie en pleine révolution ne l’accepte pas et lui déclare la guerre. La guerre polono-soviétique (1919/1920) prend fin avec la paix de Riga et la victoire des polonais.
Le pacte germano-soviétique signé en Août 39 prévoit le partage de la Pologne entre soviétiques et nazis. C’est chose faite un mois plus tard.
Libérée par les russes la Pologne est occupée par leurs armées. L’occupation devient permanente à partir de 47 jusqu’en 1990.
Le ressentiment et la méfiance des polonais à l’égard des russes est donc ancien.
Ajoutons la parution récente d’un ouvrage universitaire américain qui a bénéficié, au moins en France d’une bonne couverture médiatique : Mary Louise Roberts, What soldiers do ( je n’ai pas cherché l’éditeur qui doit être américain). Cet ouvrage fait suite à celui de Robert Lilly, la face cachée des GI’s, Paris, Payot, 2003 que plusieurs médias ont sollicité et interviewé au même moment pour sa description des viols en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne.
Il est tout à fait possible que ces sujets aient été évoqués par les médias polonais.
On peut donc comprendre pourquoi un jeune décide de mettre les pieds dans le plat et d’appuyer là où le bât blesse. Les polonais n’aiment pas les russes. Les russes sont très crispés sur la question (cf : Katyn), il y a encore beaucoup de cadavres dans le placard.
Au total, une initiative plutôt saine pour une oeuvre pas terrible mais pas pire que les autres innombrables monuments commémoratifs de la guerre.