Mercredi 23 octobre 2013
Voilà une semaine que les lycéens se mobilisent contre les
expulsions de leurs camarades sans papier. Tout est parti du lycée
Camille Jenatzy dans le 18e arrondissement de Paris où Khatchik a été
arrêté puis mis en centre de rétention car il n’avait pas de titre de
séjour...
Ses camarades, ainsi que des militants du RESF
et du RUSF de Paris 4, se sont mobilisés et ont empêché qu’il soit
expulsé jeudi 10 octobre en allant à l’aéroport. Il a malheureusement
été expulsé deux jours plus tard vers l’Arménie que ses parents avaient
fuie. Les lycéens ont décidé de se mettre en grève lundi 14 et d’aller
convaincre d’autres lycéens de se battre avec eux. À cette colère s’est
ajoutée l’annonce de l’expulsion de Leonarda et de sa famille. Il y
avait déjà un sentiment de révolte contre la politique du gouvernement
Hollande, et les expulsions ont été la goutte d’eau qui a fait déborder
le vase.
C’est ainsi que mercredi 16, les lycéens de
Jenatzy ainsi que de plusieurs lycées, notamment de l’est de Paris, ont
débarqué à un millier dans les rues, en direction du rectorat de Paris.
N’ayant pas obtenu satisfaction sur leur revendication première, à
savoir le retour de Khatchik, ils ont décidé de continuer la
mobilisation.
Le mouvement est monté en puissance jeudi
et vendredi, avec 170 lycées bloqués dans toute la France et plusieurs
milliers de manifestants.
Dans la rue contre Valls
Cette mobilisation
est un bol d’air frais dans une situation où la politique antisociale
et raciste du gouvernement ne trouvait pas de résistance sur son chemin.
C’est la meilleure réponse à tout le climat raciste qu’à connu le pays
ces dernières semaines.
Cela démontre qu’il est possible
de résister et de mettre en difficulté le gouvernement. Preuve en est
le retour imprévu de Valls à Paris et les « réponses » qu’ont été obligé
de donner Hollande et ses ministres.
L’ensemble des
lycéens mobilisés ne sont pas là pour rater les cours comme le prétend
Peillon, mais bel et bien pour se battre pour que leurs camarades
reviennent. D’ailleurs, dans les manifestations, les slogans qui
animaient les cortèges tournaient autour de l’arrêt des expulsions de
jeunes et le retour de Khatchik et Leonarda d’une part, et la démission
de Valls d’autre part. Le sentiment de solidarité entre les lycéens a
également fait du chemin : on se bat pour ceux qui n’ont pas de papier
mais aussi pour le droit à une éducation de qualité pour toutes et tous.
Ce n’est qu’un début, on continue !
Tout le
monde s’attendait à ce que le mouvement lycéen meure aussi vite qu’il
est apparu. Pourtant dès les premières heures des vacances scolaires,
samedi 19 octobre après midi, des centaines de lycéens se sont de
nouveau retrouvés à Bastille et ont dû affronté les forces de l’ordre
pour pouvoir manifester jusqu’à la Nation. Des initiatives sont en cours
d’organisation pour les vacances. La rentrée sera chaude sur les
lycées : une journée de mobilisation nationale semble se dessiner le 5
novembre prochain à l’appel de plusieurs organisations syndicales et
politiques de jeunesse.
Cette journée doit être bien
plus massive encore que ce qu’on a connu ces derniers jours. Dans les
lycées de Paris bien sûr, mais également en banlieue parisienne et dans
toute la France. Ça a déjà été en partie le cas vendredi dernier puisque
plusieurs lycées du 92, 93 et 94 ont été bloqués et ont participé à la
manifestation. Des lycées ont aussi été mobilisés dans d’autres régions,
comme à Marseille, Rouen, Dax ou Grenoble.
Pour la régularisation des jeunes sans-papiers
Pour
obtenir le retour de Khatchik et Leonarda, il faudra un mouvement de
tous les jeunes, et même au-delà de la jeunesse. Cela permettra de
rabattre le clapet à Valls et Hollande qui osent proposer à Leonarda de
revenir seule en France sans ses parents et sans ses frères et sœurs eux
aussi scolarisés en France. Nous devons continuer la lutte pour que
Leonarda et toute sa famille reviennent, mais aussi pour que Khatchik
soit de retour, car il risque début novembre d’être enrôlé dans l’armée
arménienne.
Le combat ne s’arrête pas là. Pour que plus
aucun jeune, plus aucun sans-papier ne soit expulsé, il faudra se
battre pour la régularisation de tous les sans-papiers, à commencer par
les jeunes scolarisés. Et continuons aussi le combat contre celui qui
expulse nos camarades : Valls démission !
15/11 00:04 - morice
Au moment où j’allais souvent en Afrique, j’avais projet (mais je n’ai jamais (...)
03/11 09:44 - usbek
29/10 17:33 - usbek
cher Fritz the Cat Merci, enfin un commentaire pertinent et marrant !
29/10 11:11 - FritzTheCat
La gauche de pleurnicherie est en générale très solidaire, mais très solidaire avec le pognon (...)
29/10 10:35 - antonio
On ne peut reprocher à Léonarda d’avoir été une écolière irrégulière ; vu le contexte, le (...)
29/10 10:16 - Christian Labrune
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