Cher monsieur, vous êtes totalement obnubilé par ce partisanisme acharné qui fait honneur à votre sens de la loyauté mais bien moins à votre crédibilité en tant que défenseur d’une cause qu’il est toujours plus facile de critiquer que de soutenir, je vous l’accorde.
Ségolène a emporté les votes des militants PS en novembre sur la foi d’un renouveau annoncé, d’un souffle neuf au sein du parti et la promesse de nouvelles idées dont le retour en force des caciques sonne plus que probablement le glas. Si le PS passe aux élections, on va se retrouver avec le même genre d’équipe avec Ségolène à sa tête pour donner l’illusion d’un changement. Même la stratégie dite de rupture d’un Sarkozy pourtant assimilé à la majorité sortante me paraît plus efficace électoralement parlant, d’autant que lui ne ressent pas le besoin d’appeler un Villepin à son secours par exemple.
Ce que les cadres du PS n’ont pas compris, c’est que la popularité insolente de Ségolène est bien plus à mettre sur le compte de l’image de fraîcheur et de renouveau qu’elle a réussi à véhiculer que sur son simple statut de femme potentiellement présidente. Un tel retour aux affaires des éléphants a de quoi dissuader les progressistes qui s’imaginaient entrer dans une nouvelle ère socialiste. Le problème de cette stratégie est qu’elle tombe à pic pour la droite, qui l’emportera à coup sûr désormais, si elle arrive à faire entrer dans la tête des Français que non seulement rien n’a changé au PS mais qu’en plus le parti tente de faire prendre aux électeurs leurs vessies pour des lanternes. Si cette image se crée au cours de la campagne, je ne donne pas cher de la peau de Ségolène si elle passe au second tour. L’avenir nous le dira, mais vous, proche du PS, ne ressentez-vous donc pas un goût d’inachevé (pour rester sobre dans la formule) devant ce changement de braquet ?