« Contre les chercheurs et médias dépendants : vive la science citoyenne ! »
@Louise Moulin
Votre formule est bien contestable. La science est la science, et elle n’a aucun besoin d’adjectif. Qui pis est, quand on lui en ajoute un, c’est qu’on sort de l’objectivité scientifique pour tomber dans l’idéologie. Les théories génétiques de Lyssenko s’accordaient merveilleusement avec le matérialisme dialectique. C’était la science prolétarienne et marxiste dans sa perfection, mais il y a déjà longtemps qu’on en rigole. Les « citoyens », pour la plupart, n’ont aucune compétence dans le domaine des sciences dures. Quelques « citoyens » délirants, sur ce site, se risquent assez régulièrement à traiter, sans peur du ridicule, de la relativité générale, voire du boson de Higgs. Peut-on les prendre au sérieux ? Et dans le domaine des sciences humaines, on ne s’improvise pas plus sociologue voire journaliste. Les maoïstes, au début des années 70, souhaitaient encore une justice « populaire » ; (la mode de l’adjectif « citoyen » ne date que du bicentenaire de la révolution de 89), assez comparable à celle des Gardes rouges. Belle perspective !
Les « citoyens » ne sont en rien les dépositaires du vrai dans le domaine de la connaissance. Ce sont les « citoyens » français qui ont majoritairement voté pour l’Europe que nous voyons actuellement. Ils auraient mieux fait de s’abstenir. Ce sont les mêmes « citoyens » qui ont voulu Hollande. Ils commencent à s’en mordre les doigts.
Je ne suis pas pour autant ennemi de la démocratie, cela va de soi, mais si on ne se méfie pas de ses dérives naturelles, on tombe aisément dans un populisme qui conduit à sa négation même.