on se demande, dans la manière dont vous posez l’équation, quel sera l’aboutissement.
donc d’un côté ce que vous appelez l’invasion, de l’autre la perse ancienne etc. ?
seulement la perse ancienne n’est pas démocratie, loin de là,
c’est même peut-être la terre la plus royale de toutes.
mais au bout de tous ces siècles est-il raisonnable de parler d’« invasion » ?
n’est-ce pas sortir de l’histoire, et assurer que la contestation politique ne sera pas entendue ?
avant khomeiny, le shah et ses shows se révèlent dans la misère des masses,
toutes cette terre, ces campagnes et ces boues qui font l’iran,
toute cette terre est naturellement chiite depuis si longtemps,
bien avant les contradictions entre shah et clergé tout au long de l’histoire, sinon alliances.
là n’est pas la question,
car ce vieux modèle se retrouve soudain confronté à un excès d’occident
face auquel le clergé devient réactif.
mais entre temps il y a eu la figure de ali chariati par exemple, désormais lisible en français,
pas khomeiniste de naissance, puisque socio sorbonne,
et va trouver l’intelligence d’adapter les concepts du jour à la révolution en cours
avant qu’elle ne se polarise sur le clergé,
il y a donc tout un Iran intermédiaire, sans crispation sur un passé trop mythique désormais, qui est toujours possible.
ce n’est sûrement pas une question de décennies, mais peut-être de mois ou d’années, courtes, pour que tout bascule à téhéran, il ne s’agit là ni de prophétie ni d’incantation,
simple calcul sur la pyramide des âges :
ceux qui avaient 30 et 40 ans en 79 vont vers le quatrième âge,
plus de deux générations dans le pays ne sont plus concernées
par la grand-mère conservée de la révolution.
ce qui prouve qu’elle était la bonne, qu’elle a vécu et a trouvé sa mort,
sous un hélicoptère qui arrivait si peu à se poser ce jour de grand deuil,
on ne peut pas non plus s’appeler rouhollah pour rien.