BOBX
Vous vous trompez. D’après ce que vous
dites je crois avoir à peu près la même opinion que vous sur la prétendue
« pacification » de l’Algérie.
Il se trouve que, en plus, nous avons eu
une expérience très semblable : comme vous j’ai été nommé instituteur en
Kabylie et, grâce à cela je le reconnais, j’ai échappé à la vraie guerre.
Je n’ai pas eu le courage, comme Maurice
Audin ou Henri Alleg, d’apporter mon soutien aux algériens qui militaient pour
l’indépendance de leur pays, alors que je pensais que ça aurait été la position
la plus en accord avec ma conscience.
Mon seul « exploit » a alors
consisté à recouvrir, sur les murs de mon école, les slogans "je suis
français, la France est ma patrie" d’affiches de la SNCF représentant des
villages de France que j’avais demandé à ma fiancée de m’envoyer.
L’officier dont je dépendais n’avait pas
« des idées proches des miennes ». C’était un ancien SS reconverti dans
la légion, qui se vantait d’avoir été, seul dans une mechta, massacrer toute une
famille après une attaque de fellaghas dans le secteur.
Au moins, de retour en France, j’ai dit
dans mes deux premières chansons, L’Enfant
kabyle et Étranger à Tizi-Ouzou,
ma reconnaissance au peuple kabyle qui m’avait permis d’espérer malgré tout
« dans le bourbier » où l’on m’avait envoyé.
Dans la première j’ai dit aussi mon
indignation face à la manière dont étaient accueillis en France ceux des
maghrébins qui venaient y travailler.
Vous pouvez vérifier sur mon site perso ici
: trentesixchantsdelles.fr
Cordialement.