Bonjour Bernard. Je n’ai pas lu le livre mais un recensement dans une magazine m’ a vivement intéressé, ainsi que votre article. Il est banale de dire que la science ne peut expliquer tout, mais peu de gens en tirent la conséquence - ils restent dogmatiques, campés sur leurs certitudes. Le choix qui se présente n’est pas seulement entre religion dogmatique et matérialisme athée. Celui-ci est aussi un dogmatisme. Si la religion dogmatique divinise la transcendance et sacralise l’homme, le matérialisme athée s’évertue à en nier le concept de transcendance et du sacrale, réduisant ainsi l’homme à un animale, un animale bien supérieure à certains égards, sans doute, mais par le dégrée seulement, ou la quantité (l’intelligence par exemple), et en ce cas le génocide des Arméniens, des juifs, des Rwandais est comparable à celui des veaux et des agneaux qui se poursuit tous les jours en France et dans le monde. Comment le matérialiste athée peut-il démontrer une distinction ? Si tous les rats qu’on exécute chaque jour dans les laboratoires étaient des nouveau-nés, le scandale ne laisserait guère de doute sur la distinction, sur le sentiment du sacré qui nous interdit absolument de traiter des enfants comme des rats. Ce n’est pas la souffrance et la cruauté qui sont en jeu - la souffrance est pareil dans les deux cas - seul le sentiment du sacré nous permet la distinction.