• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Pie 3,14

sur Pour en finir avec l'instrumentalisation des foules : le tragique canular du football business


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Pie 3,14 24 novembre 2013 13:37

Le sport spectacle opium du peuple...on ne peut pas dire que l’article fait dans l’originalité.

On sait tous que le football brasse beaucoup d’argent, que ses hautes instances sont passablement vermoulues et corrompues que les joueurs sont trop payés, les clubs mal gérés que les politiques cherchent à en tirer bénéfice (cf : le Qatar mais aussi l’Argentine en 1978 et la dictature du général Videla).
Et alors ?

L’industrie du foot n’est que le reflet de ce qui se passe ailleurs. Bien des multinationales ont des dirigeants trop payés (même s’ils sont nuls), des stratégies peu cohérentes, un cynisme absolu envers leurs employés, font des compromissions avec des régimes peu recommandables et pratiquent la corruption.

Il est bon de dénoncer cela mais quel rapport avec l’instrumentalisation des foules ?

L’auteur part du principe que le citoyen perd tout sens critique dès qu’il entre dans un stade. C’est une vision réductrice et assez méprisante du spectateur.
On peut adorer ce sport, vibrer et s’extasier sans devenir automatiquement un imbécile manipulable.
la joie que ressent un supporter ne lui fait pas décider que désormais tout est beau sur terre.

On sent dans cet article le mépris de l’intellectuel envers les loisirs de masse. Ils sont pourtant une manifestation de l’esprit démocratique. Les débats passionnés, les psychodrames qui suscitent des millions de conversations et font vivre quantités de journalistes et de médias, souvent obscurs voire ridicules pour ceux qui ne partagent pas cette passion ( dont je fais partie) font écho aux questions politiques de notre société.
Celles des rémunérations, de l’égalité, de l’engagement, de la place de l’action collective, de l’intégration, de l’éthique, du respect des règles et de l’adversaire. Chacun a son mot à dire sur ces questions qui dépassent largement le simple cadre du sport.

D’ailleurs dans les pays non démocratiques, le sport de masse est toujours étroitement surveillé. On cherche a en faire un instrument propagandiste mais surtout le pouvoir se méfie de son potentiel contestataire. Les stades sont des lieux propices à la critique, aux émeutes, aux blagues, aux regroupements peu contrôlables.

Le sport spectacle n’est pas l’opium du peuple, le sociologue Paul Yonnet l’a prouvé depuis longtemps dans son ouvrage : jeux, modes et masses. Il est le reflet des pratiques et interrogations de nos sociétés démocratiques individualistes.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès