@Renaud Bouchar
Votre analyse me paraît tout à fait pertinente. On n’a pas encore vu exploser une bombe nucléaire iranienne, mais ces sortes d’expériences appartiennent déjà à un lointain passé. Je relisais il y a quelques jours un article paru dans La Recherche de décembre 95, intitulé « Les essais nucléaires ne sont plus nécessaires ». On pouvait déjà, il y a quinze ans, tester une bombe élément par élément, et la puissance de calcul des ordinateurs - qui n’avait pourtant rien de comparable avec ce qu’elle est aujourd’hui - permettait déjà des simulations tout à fait parfaites. A Los Alamos, les transistors n’étaient pas encore inventés, on n’avait même pas de calculettes et l’électronique, très rudimentaire, ne pouvait être que câblée. Les choses ont pourtant très bien fonctionné, et du premier coup. On peut donc dire sans hésiter que l’Iran était déjà, et dès le début de la conférence de Genève, une puissance nucléaire : bien malin qui pourrait dire en effet avec certitude ce qui est déjà sorti de centrifugeuses qui ne sont pas, de surcroît, le seul moyen d’enrichir l’uranium.
Dans les mois qui viennent, toute l’économie de l’Iran étant à reconstruire, de juteux contrats offriront aux entreprises occidentales en difficulté quelques bénéfices toujours bons à prendre, mais c’est là une politique de gribouille. A plus long terme, les conséquences peuvent bien se révéler aussi désastreuses, surtout si le régime des mollahs perdure, que celles de la conférence de Münich. Hitler était complètement cinglé, mais les récentes déclarations d’un Khamenei sont également de celles qui devraient justifier un internement immédiat.