@ Antenor
Votre synthèse me paraît assez juste. Il me semble qu’elle s’accorde assez bien avec ce que j’ai écrit dans mes « Histoire du Christ ».
Cette histoire et la façon dont elle est relatée dépassent l’imagination.
J’avais bien vu que le parcours de Jésus dans Marc suivait un chemin d’évangélisation mais je ne m’étais pas imaginé que cela pouvait s’accompagner, pour ainsi dire, d’une reconquête presque militaire du terrain et des habitants qui sont appelés à se rallier au mouvement essénien (Jésus).
Ainsi donc, ce serait bien ce moment de l’histoire qu’évoquent et que rappellent Marc, Luc et Matthieu, un moment de l’histoire qui serait un événement fondateur.
Très intéressante, votre idée de lier l’affaire de Gadara à l’affrontement entre les troupes d’Aretas et d’Hérode Antipas. Dans mon « Histoire du Christ, tome 2 », page 89, je n’ai évoqué l’affaire que très succintement : On comprendrait également pourquoi Jésus est très durement intervenu contre la cité de Gadara, en transvasant sa garnison de légionnaires dans un troupeau de cochons, car c’était la rivale du sud pour le contrôle de la région.
L’affaire devient beaucoup plus intéressante s’il s’agit de la bataille que vous évoquez. Donc, ce serait Jésus (l’esprit de Jésus), des Esséniens ou pro Esséniens qui, transfuges, passant de l’armée d’Hérode Antipas dans celle d’Aretas, se seraient ensuite retournés contre les troupes du tétrarque (de son général) et aurait précipité sa chute.
Reste toutefois à déterminer ce que veut dire Marc en faisant sortir le démon Légion des possédés. 2 000, cela fait en effet beaucoup. Il faut approfondir la question. J’ai un peu parcouru les textes et wikipédia, mais très rapidement. D’après Wikipédia, Gadara serait une forteresse qui étendait son influence sur toute une région, ce qui signifie que la bataille n’a pas forcément eu lieu à Gadara, mais, logiquement a pu se dérouler dans la région. Forteresse, cela signifie qu’il y avait une garnison mais 2000 hommes, cela fait beaucoup. Cela peut-il correspondre à l’effectif des troupes d’Antipas ? Problème ! cela signifierait que (Jésus) aurait converti cette troupe alors que Josèphe parle de bataille et non de débandade. Mathieu qui relate l’affaire en la modifiant parle, je crois, de deux possédés. Or Vitelius est venu après la bataille avec deux légions, mais problème, il n’est venu qu’après, bien qu’ayant caché les images et sacrifié à Jérusalem (début de conversion ?) ; mais ça ne colle pas avec le fait que ces possédés sortent des tombeaux, ce qui signifie qu’il s’agit bien des descendants des anciens habitants. C’est la semence qui ressuscite comme dans la résurrection de Lazare. Donc il s’agit bien des habitants de la région que Jésus convertit en les purifiant, des habitants et donc de la région que les Esséniens reprennent en main. Mais comment expliquer les modifications apportées par Luc et Matthieu, tout cela n’est pas encore très clair.
N’est pas clair non plus le cas « Salomé », mais suis assez d’accord avec ce que vous dites. Pourquoi les évangélistes évitent de citer ce nom comme si c’était un nom sacré qu’il ne fallait pas galvauder. (Salomé accompagnait Jésus et se trouvait au pied de la croix. J’ai écrit que j’y voyais l’ancien salut de Yahvé).
Tenez-moi au courant. Je ne manquerai pas de vous dire ce que je pense de tout cela. Si vous voulez en faire un article, je voue laisse, bien sûr l’initiative.
Cordialement