Bon je reprends,
Le christianisme c’est l’absolutisation du bien.
Puisqu’il semble que sur le coup, nous sommes ici au moins trois à avoir des références jungiennes, c’est bien de là que je tire une part de mes réflexions et en particulier de cette notion.
Je pense que c’est dans « Réponse à Job » qu’il en parle avec abondance, Dieu comme Bien Suprême. Deus Sommum Bonum.
Cette croyance, ce dogme est issue de la pensée hellénique, en particulier de Platon.
La difficulté de cette croyance est qu’elle a des difficulté de laissé de la place au mal qui au final de garde d’existence que dans l’absence de bien.
Voila ce que Jung dit dans son introduction :
Clément de Rome professait que Dieu régentait le monde avec
une main droite et une main gauche. La main droite signifiait le Christ et
la gauche Satan. La conception de Clément est manifestement monothéiste
puisqu’il réunit les principes opposés dans un Dieu.
Plus tard, toutefois, le christianisme devint dualiste
dans la mesure où la part des éléments opposés, personnifiée par
Satan se trouve dissociée et où Satan se trouve banni dans un état
d’éternelle malédiction. Le voilà le problème central. Il est d’une
signification essentielle et il est à l’origine de la doctrine
chrétienne du salut.
Mon propos n’est en rien de discuter de la doctrine chrétienne du salut, mais de faire remarquer que cette conception de Dieu qui absolutise le bien pour en faire la seule réalité ultime - nous sommes dans le cadre d’un monothéisme - place l’homme dans une position déséquilibrée face au bien et au mal.
Professer que Dieu est au-delà du bien et du mal et que ces notions sont relatives à notre condition d’humains et à nos engagements a beaucoup plus de sens et est beaucoup plus équilibré que de prétendre que seul ce qui relève du bien est divin pendant que le reste est démoniaque. Cette position conduisant trop souvent à juger des choses, des actes et des événements comme étant tout mauvais ou au contraire tout bien, sans saisir la nuance de voir en chaque chose la part bonne et la part mauvaise, d’en faire un sujet de réflexion et non un sujet de jugement.