Henri,
Je ne vois pas tant de la haine que de la colère, dans cet article, et une colère qui est tout autant dirigée contre la connerie d’une communauté d’origine étrangère que contre la connerie française. Même si je ne suis pas certain que Rachida Dati ou l’actuelle porte-parole du gouvernement aient été intégrées cyniquement à des gouvernements pour les mettre en situation de se rendre ridicules, il faut bien reconnaître que l’instrumentalisation est assez constante. Les manifestations d’hier contre le racisme - qui ont été un échec - en étaient encore la preuve. L’anti-racisme est un fonds de commerce comme un autre, et qui n’aura pas peu contribué ces dernières années à entretenir ce qu’il prétend combattre. Quand un gouvernement s’est complètement discrédité, il peut toujours se replier sur les bons sentiments qu’il prétend incarner et se draper du manteau de la Vertu. Sur les esprits faibles, en général, ça a marché, même si, aujourd’hui, la ficelle commence à paraître un peu grosse.
La critique du communautarisme maghrébin, dans cet article, reste un peu trop implicite, et c’est peut-être ce qu’on pourrait lui reprocher. L’islamophobie (terme ridicule) stigmatise une idéologie, celle d’un islam radical, et non les musulmans, lesquels n’ont cessé de se stigmatiser bien plus gravement eux-mêmes en ne se désolidarisant jamais des exactions commises partout dans le monde et en France même par les islamistes. Les femmes de la communauté avec leurs foulard et leurs voiles sont devenues, qu’on le veuille ou non, les porte-drapeaux d’une armée fanatique fabriquée dans les émirats et qui se pose en ennemie des valeurs et même des citoyens de la terre d’accueil. Curieux moyen de s’intégrer ! Après les crimes de Mehra, il devait y avoir une manifestation des Français musulmans contre l’islamisme. Il n’y avait personne au rendez-vous, c’était reporté à plus tard, et plus tard, il n’y eut qu’une centaine de manifestants. Les « autorités » de l’islam en France évitent de s’exprimer, de dénoncer les comportements les plus défavorables à ce que pourrait être une inscription normale et harmonieuse dans la citoyenneté. Au milieu du mois d’octobre, un excellent écrivain-cinéaste égyptien, Al-Aswany, a failli être lynché, à l’Institut du monde arabe, par des Frères musulmans. Personne ne s’en est ému, ni du côté du gouvernement ni du côté de la communauté musulmane.
Par conséquent, il serait temps, oui, qu’on commence à regarder la réalité en face et qu’on cesse, des deux côtés, de se cacher derrière les bons sentiments ou l’irresponsabilité.