Ou est la démonstration que le travail du dimanche, jours fériés et nuits créera des emplois ?
Avec 6 millions de chômeurs prêts à tout pour vivre, évidemment qu’ils ne refuseront pas un poste de travail hors des horaires normaux.
Il ne faut pas perdre de vue que si des grandes enseignes de la distribution veulent ouvrir leurs portes avec des horaires décalés, c’est uniquement pour se démarquer du concurrent car elles se situent sur un marché non extensible et dès lors le seul moyen de prendre des parts à la concurrence consiste à les vendre à un autre horaire que lui, tard le soir ou bien un jour férié.
Ceci n’apporte évidemment rien en terme de croissance globale du secteur donc en terme d’embauche.
Les salariés soumis au travail décalé gagneront peut-être un peu plus, donc les prix de vente vont s’accroitre pour compenser cette augmentation de coût salarial.
Que parmi 6 millions de chômeurs certains soient contraints d’accepter de travailler le dimanche parce que le salaire de base est minable ne fait pas de doutes. Mais c’est au préjudice de leur qualité de vie. Je suis professionnel de santé et j’ai souvent travaillé en horaires décalés, week-ends, fériés et nuit, et ceci pour quelques dizaines de centimes d’euros de plus à l’heure pour perdre énormément en qualité de vie de familles, d’amis, de loisirs.
Je suggère aux partisans du travail le dimanche de mettre leur réveille-matin à 6 heures dimanche prochain et d’aller à la rencontre des infirmières de l’hôpital le plus proche : elles vous expliqueront de vive voix ce que cela signifie concrètement pour elles.
Je suis infirmier, ce décalage, je l’ai choisi parce qu’il est nécessaire à la continuité des soins, à la bonne marche du service public de santé et à la société toute entière. Idem pour la Police, l’Armée, les pompiers, etc.
Pour les emplois d’un commerce quelconque, le travail décalé n’a aucune justification autre que celle de tenter de piquer des parts de marché au voisin au préjudice de la qualité de vie des employés.
Il est grand temps de légiférer pour fixer une bonne fois pour toutes la liste des missions nécessitant une continuité et de passer en jugement avec peines de prison pour esclavagisme tous ceux qui exploitent la misère des travailleur au chômage pour imposer leur conception délirante du commerce.