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Commentaire de Renaud Delaporte

sur A-t-on les moyens de se passer de 100 000 emplois ?


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Renaud Delaporte Renaud Delaporte 3 décembre 2013 20:15
Vous divaguez complètement. Je dis que le travail du dimanche ne créera pas d’emploi, vous me rétorquez qu’il faut accepter un emploi précaire et renoncer à l’emploi pérenne dans la semaine si l’on veut garder son boulot. Vous en étiez à dire que le travail du dimanche allait créer cent mille emplois, vous dites maintenant il faut accepter un job précaire. Que signifie ce charabia ? Signifie-t-il que les fameux emplois du dimanche dont vous parlez sont du vent ? Ça, je veux bien le croire.

« parait il que tous les patrons d’hypermarchés mangent tous les matins 2 p’tit gondolliers au p’tit dej ». Risquer de se faire manger par des horribles Boss de supermarchés habillés avec des hauts de forme et fumant des Havanes de 30 cms.

Dire qu’une caissière est taillable et corvéable à merci, ce n’est rien d’autre que rapporter un fait. Deux heures ici, deux heures là, ça existe ! Le dénoncer ici fait de moi un gauchiste. J’ai, autour de moi, deux personnes qui ont quitté la distribution à cause de l’ambiance de merde dans laquelle elles vivaient. Ça fait de moi un gauchiste ? C’est juste idiot. Elles ont trouvé un job précaire, elles ont pu en sortir ensuite parce qu’elles sont mieux armées que d’autres qui se retrouvent à faire la queue aux restos du cœur. C’est une réalité vraie. Dire ça fait de moi un gauchiste ?
Si l’on n’est pas d’accord avec vous, c’est que l’on est un horrible gauchiste, de même que si l’on n’est pas d’accord avec un gauchiste sur ce site, c’est que l’on est un horrible capitaliste.
C’est tout simplement de cette absence de tout débat que l’on crève.

Transformer un emploi pérenne pendant la semaine en emploi précaire le dimanche, c’est détruire l’emploi, m’sieur. Ce n’est pas en créer, m’sieur. Dans dix/quinze ans, le dimanche sera un jour où il sera obligatoire d’être volontaire pour travailler deux fois deux heures, au SMIC, sans rab, m’sieur. Calmez vous. Respirez un bon coup. Ainsi vont les choses.

J’ai assisté à la naissance de plusieurs supermarchés Leclerc, dans les années 70. Les patrons s’étaient endetté jusqu’au cou, travaillaient chacun 80 heures par semaine, prenaient ce qu’ils pouvaient comme salaire, mais il respectaient leurs salariés. Ce temps-là est fini. Leur banquier a pris le pouvoir dans l’entreprise. Allez leur demander comment se passe un rendez-vous avec le banquier. « Vous n’avez pas assez de flexibilité dans votre masse salariale, je ne peux vous accorder ce prêt. - Mais vous l’avez accordé à mon concurrent ! » Eh oui, l’autre a compris plus vite, il a pu s’agrandir plus tôt. Ainsi vont les choses.

Vous me faites parfois penser à tous ceux à qui j’avais dit que les 35 heures allaient détruire plus d’emploi qu’elles n’allaient en créer.
Depuis, les emplois industriels ont quasiment quitté le pays, et, malgré les chiffres en guise de lunettes (qu’ils brandissent eux-même pour tout autre sujet), ils continuent à nier que les RTT, c’est du boulot pour la concurrence (sans compter le prix exorbitant de cette mesure qui est un des gros tabous du moment). Si ça ne répond pas en France, on appelle en Allemagne et en Italie, m’sieur ! Là aussi, c’est comme-çà.

L’emploi du dimanche obéit à la même logique. Quand les barrières sont franchies, il n’y a plus de limite.


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