@ Antenor
Vous dites : Ce n’est pas Gérasa-le démoniaque mais le démon qui l’agite qui fait la demande à Jésus.
Oui, mais est-ce que l’évangéliste fait une différence entre le démon et l’homme (Gerasa ?) ? Je ne le pense pas. Tresmontant traduit en Mc 5, 2 : un homme (qui était) dans l’esprit impur.
La Décapole, et donc Gerasa, étant dans la culture grecque de par les fondations urbaines et le peuplement, ne peuvent être qu’impures.
Vous dites : Si les disciples de Jésus avaient mené un raid dans la région, Flavius Josèphe l’aurait signalé dans son récit.
Oui, si cela avait été une force armée conséquente, mais si on se replace dans le contexte, tout laisse à penser, si l’hypothèse militaire est exacte, qu’il ne s’agit que d’une incursion puisque les disciples ont assez vite « décroché ». Certes, avant le débarquement, la tempête s’est déchaînée sur le lac comme un signe prémonitoire, certes, pour envoyer 2000 porcs à la mer, une simple patrouille ne suffit pas… ?
Vous pensez à l’armée d’Aretas et à la victoire qu’il remporta sur les troupes d’Hérode Antipas, mais sauf erreur de ma part, rien ne dit que la bataille ait eu lieu en Décapole et certainement pas à ce moment-là. D’une part, cette bataille semble pouvoir être datée en fin 36, tout juste avant la contre-offensive prévue de Vitellius (source 19
http://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9rode_Antipas)
D’autre part, je date l’évangile de Marc en 33 ou 34 (page 80 de mon Histoire du Christ, tome 2). Marc a donc écrit son évangile avant cette bataille et avant la destitution et la mort d’Antipas. Enfin, la Décapole était sous contrôle romain.
Les disciples débarquent sur le rivage gérasénien parce que l’opération consiste manifestement à faire le tour du lac ? Allez savoir pourquoi ? Base mystique de la reconquête baptiste ?
D’accord avec votre interprétation concernant la population qui craint la répression des troupes du maintien de l’ordre, mais ces troupes ne peuvent venir que de Gérasa. Etant entendu par ailleurs que l’homme guéri (la partie guérie de la population locale) s’est engagée à diffuser la bonne nouvelle, donc guerrilla possible.
Une Gérasa qui réprime et une Gérasa convertie, cela peut vous paraître contradictoire, mais pour les lecteurs juifs, je ne le pense pas dès lors qu’on comprend “cité” et pas seulement ville.