philouie,
Le Christianisme de Jésus est un personnalisme philosophiquement.
L’islamisme apparait comme une vision collective qui absorbe la personnalité
dans son identité, son originalité, sa différence.
Adhérer à l’une ou l’autre des options est une affaire de personnalité.
Pour moi le musulman est esclave de la pensée collective. D’ailleurs
il me semble dans une soumission que je refuse pour moi même.
En revanche vous avez fait preuve d’une assurance dans une rhétorique abondante
qui selon moi recouvre inconsciemment vos peurs et vos doutes. Les mots et les
paroles semblent inonder vos incertitudes.
La propension à matérialiser votre dieu peut traduire inconsciemment le doute,
la peur profonde qu’il n’existe pas. Ceux qui n’en parle pas ne sont pas dans
cette inquiétude. Avec les musulmans, dieu est à toutes les sauces et souvent
invoqué dans les situations les plus meurtrières, climats de violence, de guerre,
les pires situations terrestres.
Je n’ai aucune affinité essentielle avec cette vision du divin.
Cela représente pour moi les antipodes de la Joie, du bonheur, de l’amour.
Entre Jésus et Mahomet, c’est l’extrême divergence, le jour et la nuit.
Entendons nous, le Jésus dont je vous parle, c’est celui des évangiles,
pas celui des religieux officiels qui depuis longtemps mélangent la politique
et la religion. Pourquoi avez vous chassé Avéroès qui incarnait la sagesse
et la science, c’est à dire la lumière en matière de religions musulmane.
Par un extraordinaire renversement de l’histoire, le monde de
l’Islam, dont les savants avaient favorisés de façon décisive la
naissance et l’essor de la philosophie scolastique, se ferma lui-même
à la philosophie au moment ou le monde chrétien lui faisait
largement accueil. Les résultats sont là. Ernest Renan les a
constaté avec lucidité dans la conférence qu’il fit en Sorbonne,
le 29 mars 1883, sur « l’Islamisme et la science ». Une
éducation exclusivement consacrée à inculquer aux enfants la foi
coranique a produit des générations dont, jusqu’à la fin du XIXe
siècle, l’esprit est resté imperméable à toute influence venue
d’ailleurs. On ne connait pas d’exemple comparable d’une
stérilisation intellectuelle de peuples entiers par la foi
religieuse. Si l’on doute de l’effet produit sur les intelligences,
il suffit de comparer ce que fut le peuple berbère et, généralement
parlant, les peuples habitant l’Afrique du Nord, avant leur conquête
par l’Islam et ce qu’ils sont devenus depuis. Presque tous les Pères
latins sont des Africains. Tertullien de Carthage, le Numide Arnobe
de Sicca et son élève Lactance, saint Cyprien de Carthage,
Victorinus l’Africain, le Berbère saint Augustin, bref toute cette
glorieuse tête de colonne de la patristique latine [...], que de
dons splendides de l’Afrique à l’Eglise de Rome pendant que celle-ci
n’avait encore à mettre en balance que saint Ambroise et saint
Jérôme !
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Le philosophe et la théologie (1960), Étienne
Gilson, éd. Vrin, 2005, p. 175-176
Un islam respectable, hélas minoritaire ou lointain,
l’Islam
insolent : celui d’un Khayyam épicurien, se joue des conventions et
moquent les puissants. L’Islam d’Ali Ibn Sina, d’Averroès, le moyen
âge le l’islam des lumières l’époque d’un immense rayonnement
culturel et scientifique de l’islam
Vous n’avez pas répondu à ces derniers points qui me semblent essentiels
Pourquoi avoir maintenu le peuple dans l’ignorance ?