Voici ce qu’écrivait Ernest Renan au 19ème siècle et cela n’a pas pris une ride :
Je voudrais essayer de débrouiller avec vous une des plus
fortes confusions d’idées que l’on commette dans cet ordre, je veux parler de
l’équivoque contenue dans ces mots science arabe, philosophie
arabe, art arabe, science musulmane, civilisation
musulmane. Des idées vagues qu’on se fait sur ce point résultent beaucoup
de faux jugements et même des erreurs pratiques quelquefois assez graves.
Toute personne un peu instruite des choses de notre temps voit
clairement l’infériorité actuelle des pays musulmans, la décadence des États
gouvernés par l’islam, la nullité intellectuelle des races qui tiennent
uniquement de cette religion leur culture et leur éducation. Tous ceux
qui ont été en Orient ou en Afrique sont frappés de ce qu’a de fatalement borné
l’esprit d’un vrai croyant, de cette espèce de cercle de fer qui entoure sa
tête, la rend absolument fermée à la science ; incapable de rien apprendre ni de
s’ouvrir à aucune idée nouvelle. À partir de son initiation religieuse, vers
l’âge de dix ou douze ans l’enfant musulman, jusque-là quelquefois assez
éveillé, devient tout à coup fanatique, plein d’une sotte fierté de posséder ce
qu’il croit la vérité absolue, heureux comme d’un privilège de ce qui fait
son infériorité.
Ce fol orgueil est le vice radical du musulman. L’apparente simplicité de son
culte lui inspire un mépris peu justifié pour les autres religions. Persuadé que
Dieu donne la fortune et le pouvoir à qui bon lui semble, sans tenir compte de
l’instruction ni du mérite personnel, le musulman a le plus profond mépris pour
l’instruction, pour la science, pour tout ce qui constitue l’esprit européen. Ce
pli inculqué par la foi musulmane est si fort que toutes les différences de race
et de nationalité disparaissent par le fait de sa conversion à l’islam...
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