@ l’auteur
Avant toute chose, le « Mais hormis en faisant preuve d’une mauvaise foi insupportable, il nous apparait difficile de ne pas admettre qu’aujourd’hui, le marinisme s’inscrit dans la pure tradition française du bonapartisme », c’est ça qui est « insupportable » : être en désaccord avec vous c’est forcément être de mauvaise fois, autrement dit vous nous apportez la Vérité et vos contradicteurs ne sont que de vils hypocrites. Sans doute la grande tradition bonapartiste du respect de la liberté d’expression ( censure par l’oncle en 1803 et par le neveu en 1852, ORTF du général ) vous a-t-elle profondément marqué. Surprenant d’ailleurs que vous n’évoquiez pas cette vision toute particulière de la liberté d’expression quand vous posez le bonapartisme comme l’absolu de la démocratie !
Sur le titre, oui, on peut dire que le « marinisme » est la force politique actuelle qui se rapproche le plus du bonapartisme, du moins dans les mots (car on n’a pas encore vu le FN à l’action au niveau national).
Néanmoins, même si il appliquait son programme, le FN au pouvoir ne serait en aucun cas le défenseur (entre autres) de ce que vous considérez comme deux grandes valeurs du courant bonapartiste : démocratie et défense des intérêts des français ;
« Ce rôle dévolu à l’Etat est une constante bonapartiste : rien ne doit être au dessus de lui car il est une émanation de la volonté populaire et démocratique. » mais bien sûr !Pas d’inertie : cette gigantesque bureaucratie et sa masse de fonctionnaires s’adaptent en temps réel à la volonté populaire !
Pas d’esprit de corps : les énarques ou autres ne s’aident pas entre eux et Bourdieu avait tout faut dans sa Noblesse d’Etat !
Pas de rapports de forces entre des hauts fonctionnaires inamovibles et fins connaisseurs de l’appareil d’Etat et les élus provisoires et dépendants de ces grands bureaucrates pour diriger le pays
Le mythe de l’Etat fort comme parangon de la démocratie : une vaste supercherie donc.
Maintenant, sur la défense des intérêts des français, écoutons ce que disait Marine Le Pen elle-même lors de la campagne de 2012, à propos de la gestion de la baisse de valeur de la dette française, suite au retour au franc suivi d’une dévaluation qu’elle préconise ( à partir de 12’20’’) http://www.youtube.com/watch?v=VlpGseUIxNE : elle assure qu’elle va indemniser les investisseurs étrangers (grandes banques, hedge funds et autres fonds de pension) tandis que les épargnants français ne perdront rien, car nous recevrons 1 franc pour 1 euro. Deux options : - soit elle ignore que la dévaluation qu’elle préconise ferait monter les prix (via la montée du prix des importations), et donc baisser le pouvoir d’achat du franc, et donc baisser la valeur réelle de la dette détenue par les épargnants français ; et alors dans ce cas elle devrait prendre des cours d’économie de toute urgence
- soit elle le sait (option la plus probable, ils ont quand même un énarque au FN, il du lui expliquer !), et dans ce cas elle choisit sciemment de privilégier Goldman Sachs plutôt que l’épargnant français.
C’est donc raté aussi pour la défense de nos intérêts.