@ Antenor
Recticatif à mon commentaire du 5 décembre. Au lieu de : Hérode n’est pas encore destitué, sinon, je pense que Luc l’aurait mentionné, lire : En fait, Luc a bien mentionné cette destitution qui a dû se produire dans l’année même où il a écrit son évangile.
Je reviens sur la guérison du Gerésarien démoniaque. Je propose de remplacer mon mot « sympathisant » par « foule ou assistance ou badauds ». Il suffit ensuite de faire un décalque à partir de la guérison de Capharnaum et du sermon sur la montagne où il est dit que la foule affluait pour entendre Jésus et de l’appliquer sur le territoire de Gerésa (Flavius josèphe a mentionné cet engouement des foules que n’importe quel prophète annonçant la fin des temps pouvait agiter). Nous obtenons dans un premier temps la scène telle qu’elle l’évangéliste aurait dû la raconter même en l’embellissant.
Mc 5, 2 : Les disciples sont sortis de la barque et voici qu’est venu à leur rencontre, sortant du milieu des tombeaux, des hommes [qui étaient] dans l’esprit impur...Mc 5, 6 : et ils ont vu les disciples de loin et il ont couru et se sont prosternés à leurs pieds... Mc 5, 8 ils leur ont dit : sortez l’esprit impur de ces hommes ! etc...
Or, nous sommes dans la logique du prologue de l’évangile de Jean. Dès lors que la parole de Dieu est descendue dans le monde, dans la chair de ceux qui l’ont reçue, c’est la parole de Dieu qui s’exprime dans celle des disciples. Le récit aurait pu être ainsi :
Mc 5, 2 : La parole, ou le parler, est sortie de la barque et voici que sont venus à sa rencontre, sortant du milieu des tombeaux, des hommes [qui étaient] dans l’esprit impur...Mc 5, 6 : et ils ont vu la parole de loin et il ont couru et se sont prosternés à ses pieds... Mc 5, 8 la parole ou le parler a dit : sortez l’esprit impur de ces hommes ! etc...
Avouez que cela fait un peu bizarre et contradictoire alors que le verbe s’est fait chair. Il faut donc que cela soit la chair qui parle. La solution est de faire s’exprimer par la voix des disciples le Jésus Christ qui est dans le ciel, d’où le texte qui nous est parvenu.
En confirmation de cette hypothèse, je rappelle ce que tout le monde sait, à savoir que pour les juifs, la Bible était la parole de Dieu et que le travail des exégètes consistait à y chercher des sens cachés et des annonces pour les temps présents ou futurs, donc une double lecture. Rien d’étonnant à ce que des évangélistes aient repris la formule mais en sens contraire.