J’entendais un prof de fac dernièrement , dire qu’il était obligé de
choisir son vocabulaire pour être simplement compris, et de faire des
cours de grammaire et d’orthographe à ses élèves en littérature, qui
d’ailleurs ne lisent plus, se contentant de résumés chippés sur le net.
Pour ça je confirme, mes dernières années en fac furent plutôt compliquées. Bien qu’enseignant les sciences j’étais obligé de revoir mes textes à la baisse dans le sens d’un appauvrissement du vocabulaire, de l’emploi de phrases extrêmement courtes, etc. etc. Quant aux exemples, pour illustrer mon propos, j’en étais arrivé au point de ne plus être capable d’en présenter dans la mesure ou ce genre d’information présuppose des connaissances extérieures au sujet.
Autre anecdote : les sujets d’examen commençaient souvent par « Tout document interdit sauf le cours polycopié ». A la suite de quoi environ 25% des candidats posaient la question de savoir si on avait droit au cours polycopié et 25% demandaient si on pouvait utiliser des documents autres que ce cours. Des formules comme « au plus un » ou bien « plus d’un » étaient confondues ou incomprises. Je crois qu’à la fin nous étons autant bloqués par le niveau du langage que par le niveau scientifique.
Nous arrivions, en pratique à communiquer des savoir-faire par imitation , des sortes d’automatismes et c’est à peu près tout. Nous étions en train d’évoluer vers un enseignement pavlovien.