Moi j’ai traversé Cuba dans une vieille Chevrollet 1948 que j’avais offert à mon beau-frère pour qu’il puisse travailler. Le pauvre, il se réveillait toutes les nuits en hurlant suite aux trois années sataniques qu’il avait passé en Angola.
Nous sommes donc allés en 7 jours quelque part dans la province de Camaguay. 7 jours après un nombre considérable de crevaisons et l’achat miraculeux d’un pneu complètement lisse qui nous a permis de termier le voyage, j’allais dire le trekking en jungle socialiste. et un de mes souvenirs les plus vivaces fut ma rencontre avec Clemente, un vieux de la vieille qui avait refusé de confier ses terres aux coopératives socialistes et que tout le village appellait encore DON Clemente. Je lui ai même offert ma chemise qu’il trouvait belle.
Il m’a répondu : la prochaine fois, amène-moi un peu de ciment...
Je suis également allé à Trinidad avec un obscur petit protégé du régime à bord d’une Lada dont le parallélisme des roues aléatoire la faisait automatiquement pencher vers la droite. Le gusse était tellement bourré que j’ai fini par lui chopper son volant. Hors Trinidad qui est une ville quasiment du 18ème siècle, mon souvenir fut cette fois les oranges que nous avons volées le long du chemin. Sur des kilomètres, il n’y en avait plus une à hauteur d’homme... 20 km plus loi, contrôle de la Securitad. J’ai bondi de la bagnole en leur criant que j’étais membre du PC belge et qu’ils allaient avoir de mes nouvelles. Claquage de talons et grand salut militaire ont clôturé l’épisode.
A Cuba, l’essence est très chère ...sauf pour les gens du régime qui peuvent en disposer moyennant des bons d’Etat. Vous voulez connaître une adresse où l’on fabrique de faux bons parfaitement imités ?
Je crois que vous ne connaissez absolument pas Cuba et encore moins la débrouille qui est tout son art de vivre.
Pas avec le communisme à Fidel. Contre.
Sinon la sanction est sans pitié : NO HAY ! Il n’y a pas...
Demandez à VivaCuba ce qu’il en pense. Il y a deux mois, il me traitait de menteur en ces mêmes colonnes en disant que je n’y ai jamais foutu les pieds. Je parie que quand il rentre en France, c’est avec des cigares de première qualité plein sa valise. Moi les miens, je les achetais au délégué syndical de l’usine. Il en amenait trois par jour et la boite grand luxe plus tous les papiers d’exportation qui vont avec à peu près toutes les trois semaines. 25 dollars au total, même pas le prix d’un au marché officiel.
A Cuba, on ne vole pas. On survit car c’est une question de nécessité.
Sinob, c’est zéro. Zéro plus le carnet de rationnement qui vous permet de bouffer 3 jours.
Oaais, ouais, il connait Cuba et moi pas !
Je suis un propagandiste à la solde des USA.
Lui, il n’est à la solde de personne : il dit seulement la vérité.

Cher correspondant, votre système bed and breakfast n’existe pas dans le monde réel. Ne peuvent recevoir des touristes QUE des membres du Parti qui doivent s’acquitter de 50 dollars par mois ( une fortune là-bas ) pour pouvoir exploiter une partie de leur maison. Moi qui n’étais pas touriste, je suis allé à peu près où je le voulais mais toujours en famille.
Un tuyau, un dernier : si vous allez à Cuba, arrangez-vous pour visiter l’isla de la Juventud, elle est absolument merveilleuse. Si belle que toute sa partie sud est interdite, même aux locaux.
Ah bon ! Pourquoi ?
Elémentaire, mon cher Watson ! C’est là que se trouvent les datchas des grands du régime. On peut juste de temps en temps apercevoir un hélicoptère qui les y mène.
LE PARADIS DE L’égalité !!!