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Commentaire de kimbabig

sur « L'Union est devenue une entreprise de liquidation de l'Europe comme civilisation et comme projet » (1/3)


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kimbabig 15 décembre 2013 22:47

 Bonsoir Piotrek,

 

Vous dites que :

 

« dans toutes les compétences de l’union, il n’y a vraiment que la politique monétaire qui pose problème. »

 

Relisez bien la liste des compétences exclusives (réservées à l’union) et des compétences partagées (ou l’union peut s’arroger le droit de se substituer aux pays membres si elle estime qu’elle ferait mieux qu’eux).

http://fr.wikipedia.org/wiki/Piliers_de_l%27Union_europ%C3%A9enne

Et vous verrez que quasiment tout pose problème.

 

Au hasard, l’Union douanière.

On a vu que ce n’était pas une bonne idée quand il faut négocier avec la Chine des tarifs douaniers pour l’ensemble des pays de l’union européenne, sur la base d’un compromis entre :

 

-d’un côté l’Allemagne, qui ne veut pas de tarifs trop élevés parce que les produits Chinois ne concurrencent pas les siens et qu’elle veut qu’en échange les Chinois ouvrent leur marché aux Mercedes, BMW, au machines-outils (dont un pays en plein essor industriel est forcément friand), et ses produits pharmaceutiques

 

-de l’autre côté, nous, Français, qui avons intérêt à nous protéger de la concurrence des produits Chinois.

 

S’imposer un compromis au niveau européen avec des pays aux intérêts contraires aux nôtres pour négocier ensuite au niveau mondial sur base de ce compromis est une aberration, quand on y réfléchit. Il serait bien plus efficace de rechercher, pour chaque sujet, les pays dont les intérêts s’accordent aux nôtres afin de défendre au mieux nos intérêts.

 

Voilà, comme pour la politique monétaire, un bel exemple de contradiction d’intérêts entre les pays membres qui amène forcément à ce qu’une politique décidée au niveau supranational européen soit néfaste. C’est tout autant le cas pour les autres domaines régis ou susceptibles d’être régis au niveau européen :

 

-Les règles de concurrence du marché intérieur,

 -La politique commerciale commune,

 -La politique (anti-)sociale,

 -La politique agricole, environnementale,

 -La politique des transports et de développement de réseaux transeuropéens (qui forcément délaisse des parties entières du territoire Français, voir comment les 9 corridors jugés prioritaire)

 -La protection des consommateurs (avec les lobbys à la manœuvre, on a pas fini de bouffer de l’OGM)

 

Dans tous ces domaines, chaque pays doit se contenter d’un compromis forcément foireux avec des pays dont les intérêts sont contradictoires et souvent incompatibles avec les siens. Je ne vais pas faire le détail pour tout, j’en aurait pour la nuit entière et mon message est déjà long !

 

Dans tous ces domaines, il est préférable que chaque pays puisse décider de la politique qui lui convient, parce dans tous ces domaines, une politique commune, qu’elle soit décidée dans un cadre intergouvernemental ou purement supranational, aura forcément des conséquences inacceptables pour la majorité de la population d’un certain nombre de pays.

 

Heureusement, toute notre économie ne repose pas sur l’europe ! la France exporte aussi hors zone euro, et elle va sûrement exporter encore plus dans le Monde une fois qu’elle aura repris le contrôle de sa monnaie !

 

La conséquence de cette reprise le contrôle sera une amélioration de la compétitivité qui ne peut pas être obtenue en zone euro, les politiques de déflation salariale imposées par l’appartenance à la monnaie unique étant trop inefficaces en plus d’être extrêmement douloureuses pour obtenir une amélioration de compétitivité notable.

 

La crise de la dette ne peut être résolue en sortant de l’UE, la crise du chômage ne peut être résolue en sortant de l’UE, la crise des retraites ne peut être résolue en sortant de l’UE

 

Mais si ! J.Sapir a démontré que la simple sortie de l’euro, même dans les conditions les plus mauvaises, c’est, en France, 5% de croissance (du fait de l’amélioration de la compétitivité), 2 millions de chômeurs en moins (cette croissance fera mécaniquement redémarrer l’emploi), et plus aucun déficit (les comptes publics à l’équilibre du fait de la croissance qui augmente les recettes et réduit mécaniquement les dépenses, de la possibilité de contrôler les flux monétaires entrants et sortants et donc d’avoir une redistribution plus efficace et plus juste, et la dévaluation de notre dette, qui sera remboursée pour 85% de son total, contrairement à ce que voudraient faire croire certains bonimenteurs, en monnaie nationale Française, que ce soit la monnaie commune aux pays de l’union monétaire ou une monnaie purement nationale).

 

Quite à sortir faut savoir vers quoi :

 

Ce sera justement au peuple Français de le décider, puisque la sortie de l’union européenne lui rendra les moyens de le faire. C’est cela la souveraineté nationale. Le peuple décide comment et par qui il va être dirigé. C’est quand même le fondement de la démocratie. Ce n’est pas rien.

 

Comme Sapir l’a si bien démontré, la sortie de l’euro (et donc de l’union européenne, car on ne peut sortir de l’euro sans sortir de l’ue) sera bénéfique quoi qu’il advienne, mais ensuite, une fois la souveraineté retrouvée, et donc après avoir bénéficié des bienfaits de la sortie de l’euro (5% de croissance, 2 millions de chômeurs en moins et plus aucun déficit) , les choses iront plus ou moins bien selon les actions des gens que le peuple mettra aux affaires du pays. Dirigeants que le peuple aura le loisir de reconduire ou de sanctionner selon leurs résultats, car ces résultats ne dépendront que de leur action et non des intérêts de nos voisins qui sont incompatibles avec les nôtres et des diktats d’une commission supranationale.

 

Cela n’a pas lieu de vous inquiéter, car ce serait tout simplement le rétablissement du fonctionnement normal de la démocratie : le peuple qui détermine la façon dont le pays est dirigé.

 

Alors qu’avec l’union européenne, si l’on vote pour quelqu’un qui ne souhaite pas en sortir, on a forcément une politique de merde, quelque soit celui pour qui l’on vote, car on aura forcément une politique contraire aux intérêts du pays et aux attentes des Français.

 

Il me semble que votre inquiétude est due à une mauvaise perception de la situation de votre part.

 

Vous semblez voir l’europe comme un radeau, certes fort inconfortable et peu sûr, au milieu d’un océan en furie qu’on pourrait supposer encore plus hostile, et considérer le fait de quitter ce radeau comme un saut dans l’inconnu.

 

La réalité est toute autre.

 

L’union européenne est un immeuble en flammes qui finira tôt ou tard par s’effondrer, tant l’incendie que le risque élevé d’effondrement étant les conséquences d’une conception calamiteuse et de l’usage de matériaux inappropriés et incompatibles. On a plus à se demander si ça vaut la peine de partir parce qu’on n’a pas la certitude qu’il fasse beau temps dehors. Il y a danger donc il faut en sortir au plus vite !

 

Contrairement à ce que vous croyez, on ne peut pas changer l’union européenne. Celui qui vous promet le contraire n’est rien d’autre qu’un fieffé menteur ! Lors de la campagne du référendum de 2005, les européistes nous avaient avoué leur faiblesse en voulant nous forcer la main à signer : « il n’y a pas de « Plan B » car les traités européens sont le fruit d’un compromis à 25 », disaient-ils à l’époque pour répondre aux partisans du NON qui s’inquiétaient de voir gravé dans le marbre de traités ne pouvant être modifiés qu’à l’unanimité des signataires (ce qui est normal pour un traité international) des politiques ultralibérales et austéritaires. En effet, en y réfléchissant, le dénominateur commun entre des pays aux intérêts incompatibles ne peut être guère différent de cette union infecte. C’est bien pour cela que les USA ont poussé depuis le début la construction européenne. Ce projet leur a permis de neutraliser et vassaliser des concurrents potentiels.

 

Les pays Méditerranéens, les plus touchés par la crise de l’euro, sont bien dans la même problématique, à savoir supporter les conséquences néfastes de la perte de leur souveraineté. Leur triste sort nous attend la France ne quitte pas cette union au plus vite, et eux continueront de s’y enfoncer tant qu’ils resteront dans cette union mortifère européenne. La solution pour eux comme pour nous est donc la sortie de l’union européenne.


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