Le rapport propose l’autorisation du voile à l’école, la reconnaissance de toutes les langues de manière identique, qu’il s’agisse du français, de l’arabe ou des langues africaines, la création d’un « délit de harcèlement racial » et d’une « Cour des comptes de l’égalité ». Le premier ministre salue « la grande qualité » de ces travaux. On revient ainsi à la vielle théorie de multiculturalisme, avec une société composée d’une mosaïque de communautés ethniques.
Les propositions correspondent fidèlement à la commande de Matignon, qui avait indiqué des principes aux ministres concernés. Il s’agit d’un changement radicale de la politique d’immigration, qui n’est plus basée sur la supposition d’une volonté d’intégration de la part de l’immigré. Le projet implique une rééducation des Français de souche, appuyée par des mesures dignes d’une police de la pensée. Selon les propositions, il faut éradiquer l’idée que l’immigré devrait avoir quelconque reconnaissance pour l’accueil que la France lui offre. Ce sont les Français qui ont des devoirs envers les immigrés.
À peine arrivé de sa voyage à Cayenne en Guyane, François Hollande a sèchement réagit à la diffusion de ce document explosif. « Ce n’est pas du tout la position du gouvernement » a-t-il lâché, visiblement excédé. Mais la position du premier ministre est désormais claire : cherche-t-il a courtiser la population immigrée ?