Il est trop tard pour
pleurer sur le terrorisme intellectuel ou les pratiques ignobles nées
de l’affrontement pour le pouvoir, et de la destruction des principes
de respect, engendrée par la guerre idéologique. L’idéologie
justifie tout. Depuis la première terreur, tous le moyens sont bons
pour parvenir à ses fins. Là est le seul problème qu’il ne fallait
pas créer.
S’il peut y avoir du
respect dans l’affrontement, ce ne peut-être que pour quelque chose
qui le dépasse, or la situation est que rien ne le dépasse pour
ceux qui s’y livrent. L’affrontement suicidaire et nihiliste, la
bassesse arriviste mutuelle ont pour objectif programmé la
disparition de toutes les valeurs, la table rase pour le Marché, et
derrière lui, la Dictature. Ce qui dépasse, en fait, mais pour le
pire, l’affrontement, ce sont des « valeurs » sans
principe : comme dans toute guerre totale, elles n’en ont nul
besoin.
Là où vous pointez des
paradoxes scandaleux, comme celui de l’arroseur arrosé, ce ne sont
que retournements de situations par la ruse, dont personne n’a plus
le monopole, chacun s’évertuant à retourner les armes de l’autre, à
défaut de se battre sur le terrain qui compte vraiment. Mais le pire
est que souvent ce scandaleux paradoxe est le fait même des
supposées victimes, aveuglées par leurs certitudes
« révolutionnaires ».
Quant aux manipulations
dominantes, elles ne sont pas étrangères aux guerres
d’extermination mutuelle, aux guerres saintes, elle ne sont que leur
origine ou leur prolongement. C’est donc dès le départ des
révolutions qu’il faut se poser la question du pouvoir, et d’abord
la question de l’origine de la Révolution, et même de sa nécessité
quant aux formes qu’elle impose, qu’il s’agisse de loi ou
d’institutions, et de la façon, souvent ignoble, dont elle
« retourne » les situations qui mettent en question le
programme de ses certitudes.
Le malheur est que
maintenant plus personne ne peut plus pleurer sur le nihilisme – et
là Nietzsche avait bien prévenu – , plus personne ne lui étant
étranger « de bonne foi », chaque dénonciation n’étant
qu’une basse ruse de plus, au départ ou au final, toujours plus
grossière et ridicule, mais terriblement efficace. Un malheur encore
plus grand est que ceux qui « dénoncent » la situation
maintenant établie plus qu’installée, sont systématiquement
« éliminés » par des arguments toujours très crédibles
et intelligents.
La guerre « du
genre » idéologique n’est pas pour les enfants mais pour les
salauds. La famille, quelle que soit sa forme, tribale ou humaine,
politique ou spirituelle, n’y survit pas. Seul domine la mécanique
de « forces ». Tant que nous « croirons » que
pour construire une humanité, il faut en détruire une autre...Il y
a une certaine religion, qui n’est pas toujours celle que l’on croit,
même si trop souvent elles se soutiennent mutuellement dans la
terreur, dont il faut « s’apostasier ». A cela seul
devrait mener un sentiment d’indignation que je partage ô combien,
mais qui ne peut plus que tomber à côté des faits.