"
La composition de l’alimentation de l’enfant et de l’adolescent
influe fortement sur celle du microbiote. Ainsi, le microbiote fécal
d’enfants africains ruraux ayant une alimentation plus riche en fibres
et produits végétaux présente moins de Firmicutes et un taux plus élevé
de Bacteroidetes (Prevotella et Xylanibacter surtout) alors que les enfants italiens ayant une alimentation plus sucrée et carnée ont un microbiote plus riche en Enterobacteriaceae (Shigella et Escherichia surtout [28]). Le microbiote semble dans les deux cas s’être adapté à l’alimentation de l’hôte.
Dès la diversification alimentaire, les espèces appartenant aux
phyla Bacteroidetes et Firmicutes surpassent en nombre les populations
bactériennes de départ. Enfin chez les personnes âgées, l’écosystème
intestinal permet plus d’aérobiose. De ce fait, on y trouve une
proportion plus importante de protéobactéries, dont l’espèce Escherichia coli.
En parallèle, la population de bifidobactéries décline et leur
diversité s’affaiblit. Les changements de composition du microbiote
peuvent être dus à une altération partielle du tractus intestinal et
peuvent être à l’origine de la malnutrition des personnes âgées[29].
Plus généralement, ce sont les pratiques culturelles, les styles de
vie, les modes alimentaires à l’échelle locale voire mondiale qui
entreraient en jeu dans l’interaction entre le microbiote et la santé[30]."