Complément :
Avec
l’abandon du projet socialiste en 1983 et la nomination de Fabius
s’ensuit un deuxième abandon : celui des classes populaires livrées au
chômage et à la violence d’un libéralisme économique sans précédent
depuis la fin de la seconde guerre mondiale ; arrive alors SOS racisme
et le détournement d’un élan qui se voulait fraternel et rassembleur
porté par des français issus de l’immigration, appelé « Marche pour l’égalité » ;
récupération dans le but de reléguer les classes populaires blanches et
européennes maintenant stigmatisées, accusées de tous les maux –
racisme, antisémitisme, xénophobie, islamophobie -, et à propos
desquelles le PS ne fondait plus aucun espoir électoral, à la désertion
des urnes ou au vote FN, vote stérile, avec l’appui de tous les médias
qui tiennent depuis trente ans un rôle stratégique dans la production et
la diffusion d’une doxa qui recouvre tout : à la fois la finance,
l’économie, le politique et la culture.
Il
reviendra à l’humoriste satiriste Dieudonné à partir de 2003 de
dévoiler au grand jour toute la supercherie de ce système de domination
par la division et la diversion (détourner l’attention des vrais
problèmes socio-économiques) ; le PS est alors tout nu, SOS racisme
aussi et les médias tout autant, les fesses à l’air.
On
notera au passage que Dieudonné, né M’Bala M’Bala de mère bretonne et
de père camerounais aurait dû être l’enfant d’un modèle à vocation
multiculturelle dont le PS et des Verts souhaitaient assurer la
promotion. Et c’est sans doute là toute l’ironie de la situation : que
ce soit Dieudonné, le métis, qui mette à mal une idéologie dominante du
mensonge, de la rapine et du détournement des richesses révèle avec une
acuité plus grande encore toute l’escroquerie de l’entreprise : il n’a
jamais été question de rassembler ce pays autour d’une idée forte qui
aurait le souci de la justice pour tous mais bien de le diviser, de le
dépecer pour mieux le livrer à une oligarchie mondiale seule capable de
garantir à une classe politique sans envergure, sans estomac et sans
projet digne de ce nom, secondée par une classe économique et médiatique
vorace, des carrières nationales, européennes et mondiales
mirobolantes, en centaines de milliers d’euros annuels, sur le dos du
monde du travail et de l’histoire sociale et culturelle de tout un pays,
voire.. d’un continent : l’Europe.