Julien
Il faut s’entendre sur les mots.
Pour moi la judéophobie est une attitude
anti-juive sans discernement. Elle est plus souvent encore une culture de la
haine des juifs, qu’ils soient croyants ou pas.
C’est re-devenu
le cas ces dernières années en France, ce qui, selon moi, remet le pays dans un
climat spirituel semblable à ce qu’il était à l’époque de Drumont et de Pétain.
Je considère donc la judéophobie comme une
forme de racisme, c’est-à-dire quelque chose de particulièrement méprisable et
dangereux.
Le remplacement progressif du mot
« antisémitisme » par le mot « judéophobie » me paraît justifié
parce que celui-ci est plus précis, les spécialistes en communautés humaines
anciennes nous disant que les sémites sont un ensemble plus large, contenant
entre autres les arabes, que celui dans lequel ils situent les juifs.
Il faut reconnaître que le concept de « judéophobie »,
parce qu’il s’applique aux juifs croyants
ou pas, est plus complexe que ceux, comparables, qui s’expriment par des mots tels que
« musulmanophobie » ou « christianophobie », lesquels disent
sans ambiguïté la phobie - et par extension dans la langue française la haine -
des musulmans et des chrétiens.
Ces trois mots expriment donc une forme de
haine qui devrait être fermement combattue par tous les français pacifiques et
soucieux du bien vivre-ensemble dans
la diversité.
C’est pourquoi je trouve particulièrement
choquante votre expression "la judéophobie est le sentiment le plus
naturel et sain qui soit pour un non-juif", même si la suite de votre
phrase montre bien la confusion qui vous conduit à l’écrire : en fait, vous
exprimez votre détestation du judaïsme - de la religion juive - c’est-à-dire que vous exprimez de la « judaïsmophobie », ou plus simplement de l’anti-judaïsme, ce qui n’a selon moi rien de méprisable. Vous faites simplement usage dans ce cas d’un droit élémentaire, en France au moins, de critiquer une religion.
J’ai très souvent dénoncé, ces dernières
années et notamment sur Agoravox, la
paresse intellectuelle de nombreux journalistes des grands médias, qui
entretiennent de graves confusions entre le racisme et le droit élémentaire de
critiquer les religions.
J’ai tout particulièrement insisté, à de
nombreuses reprises, sur la responsabilité de ceux d’entre eux qui veulent
absolument que l’on considère l’islamophobie - une crainte ou/et une détestation
d’une religion, l’islam, parfaitement
exprimée dans le mot - comme une
forme de racisme, de xénophobie, de haine de l’autre parce qu’il est
différent... ou encore comme une forme de maladie mentale.
Essayons modestement mais résolument de
combattre ici le climat détestable que contribuent à créer ces journalistes.
Comme le fait par ailleurs et de la même
manière le pouvoir hollandien.
Et comme l’avait fait avant lui le pouvoir
sarkozien.