Bonjour, Claude.
Le rejet des Juifs date de la trahison de Judas et de la crucifixion qui
s’en est suivie. Durant des siècles, les peuples, conditionnés par les caciques
religieux, ont au pire honni le peuple juif accusé de la mort du Christ, au
mieux l’ont toléré en ravalant dans la société les membres de sa communauté à
des taches réputées répugnantes ou indignes des bons chrétiens.
Tout cela est assez largement de l’histoire ancienne, mais un fond de
préjugés demeure. Et ce fond ne demande qu’à être réactivé. Le moteur de cette
réactivation contemporaine est le rejet des conséquences d’un corporatisme juif
très puissant et très bien organisé qui se traduit par une présence juive dans
les médias et les cercles de décision nettement plus importante que le poids
relatif de la communauté juive dans la population française. Une réalité
inacceptable pour beaucoup, et cela d’autant plus que l’on touche là aux
vecteurs de la doxa dominante. Rien à voir, évidemment, avec le quasi-monopole
longtemps exercé par les Auvergnats dans la limonade et la restauration au
détriment des postulants venus d’ailleurs. Mais, à une échelle infiniment plus
active dans la société, le principe est le même.
Que constate-t-on aujourd’hui, à l’occasion de « l’affaire Dieudonné » ?
Un amalgame entre des notions différentes : l’antisionisme, l’antisémitisme
et le corporatisme juif, plus ou moins accompagnés ici et là, de comportements
communautaristes, le tout mâtiné d’arrière-pensées politiques et parfois de
fantasmes. Tout cela doit impérativement être clarifié de la manière la plus
apaisée possible dans l’esprit de nos concitoyens. Si tel n’est pas le cas,
nous nous préparons sans aucun doute à des lendemains de confusion porteurs de
nombreux dangers pour notre cohésion sociale.