Lorsque la
nouvelle de la mort de Fred Rwigéma est arrivée à Kigali, peu de temps après la
nuit des tirs du 4 octobre 1990, et bien qu’un couvre feu encore plus strict ait
été imposé, la ville entière s’est mise à bourdonner, vers 20h, d’un
tambourinage allant crescendo de collines en vallées. Tous les ustensiles
possibles semblaient être utilisés pour rythmer, faire monter et raisonner une
clameur d’une émotion incroyable. La Paix allait revenir !
Lorsque fin
décembre 1993 le FPR escorté par la Minuar investissait le CND, la population
de Mulindi à Kigali, manifestait aussi, par des cris, des chants, des danses, sa
joie. Tous ces gens étaient, sincèrement, prêts à fêter la paix retrouvée, la
fin de la guerre.
Bien que
l’annonce relative à Kagamé, reste fort probablement soit provocatrice soit du
plus mauvais goût, elle a révélé, au-delà des débordements, et malgré le
caractère naïf et excessif des modes d’expression manifestés, un peu partout en
RDC, la joie de tous ces petites gens de croire à la fin de la guerre, le désir
d’assouvir leur besoin de paix.