Le voile est le marqueur de l’inégalité entre femmes et le symbole d’une discrimination sexuelle ;
Par les messagères de l’islamique porter le voile ( les voiles ) revient poignarder les autres femmes dans le dos
Compte tenu de toutes les tentatives de désinformations observées dans les ’’ grands médias ’’ ou divers supports en ligne, il me paraît bon de reproduire, ici, un article que j’avais édité en 2006 sur le premier de mes blogs, titré :
Nouvelles
considérations sur le voile islamique, par Iqbal AL GHARBI,
professeur à l’Université Zeïtouna daté du 21 October
2006
Article paru dans le quotidien tunisien ’’
La Presse ’’
Dans le combat contre les totalitarismes et
la lutte pour les libertés et la dignité humaine, nous pensons que
la ligne de démarcation ne passe pas obligatoirement entre
l’Occident et l’Orient, entre le Nord et le Sud, mais plutôt
entre intégristes de toute obédience et rationnels de tous les
pays. Entre autoritarisme et démocratie. Entre ceux qui possèdent
la Vérité et ceux qui savent douter
Les discours
islamistes dans le monde musulman ont émergé dans des contextes
politiques et économiques très différents. Malgré leur
ressemblance manifeste, il serait toutefois erroné de considérer ce
phénomène comme un mouvement unique et homogène. Les conflits
locaux, leur médiatisation, les transformation sociales, les crises
économiques, les références étrangères façonnent des mouvements
islamistes polymorphes et diversifiés. Cependant, malgré ces
dissemblances, les fondamentalistes musulmans sont consensuels sur
deux questions étroitement liées : la quête de l’identité et le
statut de la femme.
En effet, incapables de définir et
de promouvoir une politique et une économie alternative qui soient
spécifiquement islamiques, les intégrismes musulmans n’ont
identifié qu’un seul domaine porteur de l’essence de l’identité
islamique : la question de la femme. La revendication du port du
voile islamique pour les femmes est le point pivot de toute leur
politique à l’égard des femmes et même de toute leur idéologie.
Un déchiffrage rapide de leurs discours nous montre que le hijab
cristallise tout le système anthropologique, juridique, culturel et
politique de l’islamisme.
Un discours du refus
Au
regard de cette lecture, nous comprenons que ce vêtement n’est que
la partie apparente de l’iceberg. La signification du voile
islamique, indépendamment des variantes socioculturelles qu’il
adopte, transcende largement celle d’être un simple uniforme,
supposé protéger le corps féminin de la convoitise des hommes.
Derrière le voile, il y a toute l’interprétation rétrograde de
la chariaâ. Il y a les trois inégalités essentialistes qui
caractérisent cette interprétation :
L’inégalité
entre homme et femme, l’inégalité entre musulman et non-musulman
et l’inégalité entre homme libre et esclave. Ainsi, le voile
devient un message religieux qui nécessite une interprétation. Il
révèle des conceptions rétrogrades occultées par la dissimulation
tactique « taquiyya » prônée dans les propos officiels
politiquement corrects : comme la supériorité du musulman sur
l’infidèle, l’interdiction de la liberté de conscience,
l’intolérance, la polygamie, la répudiation et la lapidation. Le
discours que véhicule le voile islamique est donc un discours de
refus, refus du sujet de son autonomie, de sa liberté, de l’égalité
homme-femme, de la mixité, de la laïcité de l’espace public, des
droits de l’homme, des valeurs démocratiques.
Les
intellectuels qui défendent le voile islamique et le considèrent
comme un symbole impartial en cultivant le doute relativiste et en
sacralisant la recherche de l’altérité et le culte de la
différence doivent tenir compte des faits suivants :
-
Sur le plan étymologique, le terme
« voile » en français est utilisé comme traduction du mot arabe
« hijab ». Or du point de vue linguistique, cette traduction est un
glissement de sens. Le mot « voile » devrait traduire « nikab » ou
« khimar », car le nikab et le khimar sont, comme le voile, une pièce
d’étoffe servant à cacher le visage. Par ailleurs, la traduction
du mot arabe « hijab », qui est apparu dans le Coran, par « voile »
n’est pas exacte, car le terme adéquat est « store », « draperie »,
« paravent » ou « rideau ». En effet, le mot hijab dérive du verge
hajaba : « dérober aux regards, cacher ». En médecine, c’est une
membrane qui sépare les unes des autres certaines parties de
l’organisme.
C’est ainsi qu’on parle de
hijab al djawf (diaphragme) ou de hijab al bukuriyya (hymen). Aux
yeux des mystiques, le hijab est tout ce qui voile le but, tout ce
qui rend l’homme imperméable à la réalité divine. Le hijab est
également le talisman écrit par un cheikh qui permet à son porteur
une séparation mystique, une protection contre les aléas du réel.
- Par ailleurs, le thème
du hijab est abordé huit fois dans le Coran dans les sourates 7, 17,
19, 38, 41, 42, 83 et 33. Et pas une seule fois pour désigner
l’habit dont la femme devrait se couvrir la tête. Les seuls
versets qui contiennent des recommandations vestimentaires et de
pudeur sont les versets 30 et 31 de la sourate 24 ou sourate « Al
Nour ». Egalement, dans le verset 59 de la sourate 33 ou sourate « Al
Ahzab », Allah conseille aux femmes du Prophète de se faire
reconnaître en dépliant sur elles leurs jalabib (manteau ou cape).
Il ne s’agit pas donc d’un nouvel élément vestimentaire, mais
d’une nouvelle façon de porter l’ancien, de se distinguer au
niveau des gestuelles.
En
outre, ce verset concerne effectivement les femmes, mais pas
n’importe quelles femmes. Il vise clairement les mères des
croyants qui ne sont autres que les femmes du Prophète, auxquelles
on doit respect, et que l’on ne peut prendre pour épouses, veuves
ou divorcées, puisque le Coran leur a octroyé le titre de Mères de
tous les croyants. Certains exégètes rappellent que la
différence de traitement en ce qui concerne leur impossibilité de
se remarier, citée dans le même verset que le hijab, et le double
châtiment ou la double récompense qui ne s’adressaient qu’à
elles souligne bien qu’il ne s’agit pas d’une règle
universelle mais d’une spécifique et contextuelle s’appliquant
exclusivement aux épouses du Prophète.
La décision
arbitraire de certains exégètes de considérer ce verset comme
ayant une portée générale, c’est-à-dire intemporelle,
universelle, valable pour toutes les situations, est contraire aux
exigences orthodoxes de l’exégèse qui prescrit de tenir compte
des causalités, « asbab annuzul ». Cette supercherie constitue le
principal fonds de commerce des positions rétrogrades de l’islamisme
et des milieux conservateurs en niant l’historicité et la
relativité du texte sacré.
Les oulémas musulmans
affirment que le voile islamique est obligatoire uniquement pour la
femme libre. Pour les fuqahas des quatre écoles de la jurisprudence
musulmane, l’école malékite, hanafite, chaféite, hanbalite, la
femme esclave qui est écartée des circuits de la circulation des
épouses et éloignées de la filiation généalogique ne doit pas se
voiler, sa awra (zone corporelle qui doit être cachée) est
assimilée à celle de l’homme afin de favoriser la traite des
esclaves et protéger les intérêts commerciaux. Le
calife Omar Ibn Khattab punissait sévèrement la femme esclave qui
osait se voiler car elle mettait en danger la distinction de classe
entre femme libre et femme esclave.
Déni de la différence
- A toutes les époques, le port du voile a été
réfuté au sein même du monde musulman. A commencer par
l’arrière-petite fille du Prophète Mohamed, Sukaïna Bint El
Hussein, qui refusait obstinément de porter le voile. Aïcha
Bent Talha, la petite-fille du premier calife de l’Islam et
compagnon du Prophète, Aboubakr, affirmait quant à elle que « si
Dieu lui avait fait don de sa beauté, elle ne voyait pas pourquoi
elle devrait la cacher sous un voile ». Depuis ce temps, les
mouvements progressistes et féministes l’ont toujours contesté.
- Dans certains pays musulmans, le voile est
imposé également aux femmes non musulmanes, ce qui révèle ses
véritables enjeux : phobie de la féminité, déni de la différence
de sexe, déni de la différence elle-même qui remet en cause la
parole univoque !
Aujourd’hui,
on comprend aisément que le voile islamique nous apparaît comme un
signe politique et comme un marqueur religieux. Il cristallise une
série d’exigences imposées à la femme musulmane : l’abdication
d’être un esprit libre dans un corps réapproprié. Vu que lorsque
la norme disciplinaire réussit à pénétrer le quotidien pour
quadriller et stériliser le corps, le désir, la sensibilité
esthétique, bref la disposition innée de l’homme au plaisir, cela
permet toutes les dérives totalitaires. Et dans le combat
contre les totalitarismes et la lutte pour les libertés et la
dignité humaine, nous pensons que la ligne de démarcation ne passe
pas obligatoirement entre l’Occident et l’Orient, entre le Nord
et le Sud, mais plutôt entre intégristes de toute obédience et
rationnels de tous les pays. Entre autoritarisme et démocratie.
Entre ceux qui possèdent la Vérité et ceux qui savent douter. Dans
cette perspective, le voile ne sera plus évalué en termes de
modernisme ou de spécificité culturelle, mais plutôt jugé par le
seul critère normatif qui vaille : l’humanité de l’homme.
I.A.G.
Origines des voiles, suite :
Teglath-Phalazar Ier qui a décrété que ’’ Les femmes mariées qui sortent dans la rues n’auront pas la tête découverte. La concubine qui va dans la rue avec sa maîtresse ( l’épouse ) sera également voilée. La hiérodule ( prostituée sacrée ) qu’un mari a prise sera voilée dans les rues. Et celle qu’un mari n’a pas prise ira la tête découverte. La prostituée ( non sacrée ) ne sera pas voilée, sa tête sera découverte’’. ( 12 siècles avant notre ère ) ]
Le hijab
[
" le hijab est très exactement une
séparation, une tenture, séparant la vie privée du Prophète de sa
vie publique, il s’agit bien de tenture et non de voile
". Ce verset n’a pas à proprement parler de portée religieuse.
Leïla Babès
]
Ce verset n’a rien d’une prescription religieuse, il sert à
distinguer tout simplement la partie professionnelle de la partie
privative d’un habitat
Suites :
http://laicite-moderne.blogspot.fr/search?q=Conseil+f%C3%A9minin+de+l+fatwa
14/03 17:34 - Djamila
Bonjour, Juste pour vous informer que la prochaine fois que vous voudrez écrire un article sur (...)
14/03 17:33 - Djamila
@amar Pas le droit de se découvrir devant une non-musulmane non plus. Vous l’avez oublié (...)
23/02 02:08 - Hijack
@Hannibal GENSERIC Merci pour le lien >>> ça fait chérot, la grappe de raisin ! (...)
12/04 23:29 - philouie
@INANNA DE SUMER je suis un homme. Pourquoi voulez vous émanciper les femmes ? Quel bénéfice (...)
12/04 22:25 - INANNA DE SUMER
@Hannibal GENSERIC Je viens de lire et me permets de partager sur mon blog votre article sur (...)
12/04 22:02 - INANNA DE SUMER
@philouie Vous portez le voile ? Derrière chaque voile, il y a trois mille ans de haine (...)
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