@ Daniel Q. et Ariane
Pourquoi les militants donnent-ils tant de temps et tant d’eux-mêmes ? Les petits malins « qui ne seront jamais encartés » croient être libres, mais libres de quoi ? De critiquer ceux qu’ils ont adoré un temps, de cracher sur « L’humain d’abord » ou sur l’écosocialisme comme ils cracheraient sur l’Evangile dont ils viendraient de découvrir la tromperie ? Non, les amis, vous n’y êtes pas du tout. Les convictions politiques n’ont rien à voir avec les croyances religieuses et les gens un peu sensés ne collent pas des affiches, ne passent pas leurs soirées à faire du porte-à-porte pour un parti, pour un sigle, pour une écharpe rouge ou pour leur « chef »(au féminin : cheffe ?). Les militants militent pour des idées, des valeurs et pour les plus malheureux qui pourraient être sauvés s’ils arrivaient à convaincre les autres que ces idées, ces valeurs sont essentielles pour l’humanité entière. C’est pourquoi, même encarté, quand on a autre chose dans la tête qu’un petit pois, on est toujours libre de quitter un parti ou d’en changer. Ceux qui dorment dans des tentes ou sur les trottoirs en plein Paris ne semblent pas vous déranger, vous restez le nez pointé sur votre nombril. Je suis désolée, mais j’ai envie d’employer le vilain terme de « bobos ». C’est à courte échéance pour eux que nous donnons tout ce que nous pouvons. A long terme, nous voulons empêcher l’Histoire de prendre ce tournant dramatique qui peut conduire à l’exploitation sauvage du « capital humain » et à l’épuisement de notre planète et de la biodiversité dont feront partie nos petits-enfants. Oui, le PCF est conscient de sa déroute dont le FDG l’a sorti de justesse, mais il s’accroche à ses élus, tel un dément obsédé, comme aux branches salvatrices tant il a peur de se noyer. Il n’empêche qu’un nombre important de ses membres sont des militants dévoués, courageux et doués d’imagination, ce qui permet un peu plus de justice dans les communes qu’ils dirigent. Le PG, dont je suis adhérente, est encore un jeune parti et Ensemble vient de naître en tant que groupe. La situation est ce qu’elle est et cela ne sert à rien de la rêver autre, encore moins de la dénigrer au risque d’affaiblir le camp le plus proche de vous. C’est cela le « raisonnable » de JL Mélenchon. Oh, ce n’est pas étincelant, ni révolutionnaire, et il faut être courageux pour prendre le risque de paraître médiocre, petit, aux yeux de ceux qui ne voudraient qu’être éblouis par des feux d’artifice. Artifice ? Vous avez bien lu. Notre camarade Jean-Luc n’est pas un artifice, il est vrai, il est le courage, la détermination raisonnable, parce qu’il existe des situations qu’on ne peut pas toujours contrôler, parce qu’on n’est pas seul et qu’il faut bien compter avec les autres. Les mêmes questions se posent dans les relations amoureuses, mais la responsabilité n’est pas la même. Alors, je suis désolée, Ariane, que Jean-Luc Mélenchon soit un cavalier blanc tombé de son cheval et qui a perdu son panache à tes yeux. Le Prince Charmant te fait trop rêver à mon avis. Auras-tu le courage d’aller dire aux familles emprisonnées dans les centres de rétention que tu veux voter blanc ? Le diras-tu aussi à ces grèvistes désespérés de perdre leur travail ? Aux précaires, aux surexploités mis en concurrence avec d’autres exploités, mais roumains, aux retraités qui ne mangent correctement que la première semaine du mois ? Le diras-tu devant une exploitation de gaz de schiste dans ton pays, imposée par la concurrence libre et non faussée internationale ?
La hausse de la TVA vient d’appauvrir encore les plus démunis. Demain, on va traiter en Conseil des Ministres de la loi de décentralisation qui, accompagnée de la ratification de la Charte des langues minoritaires, va détruire notre République pour la morceler en régions ethnolinguistiques fédérées dans l’Union Européenne. Tu sais certainement qu’il y a des naïfs qui s’imaginent qu’avec leur langue minoritaire ils vont récupérer indépendance et pouvoir, alors qu’ils seront très rapidement asservis au pouvoir de la finance mondiale. C’est notre Histoire, à tous les échelons, l’Histoire de l’Humanité qui se joue là. Crois-tu, « raisonnablement », que ce soit une bonne idée de glisser des peaux de bananes sous les pieds de ceux qui essaient d’éviter ce désastre, même s’ils n’ont rien de demi-dieux ?