Bonjour, Eric.
Que Sarkozy ne soit pas comptable de toute la dérive constatée durant son mandat, nous sommes. Cela dit, pas d’accord avec votre commentaire, basé sur un fausse interprétation de ce qu’a dit la Cour des comptes. Voici ce qu’a écrit à ce sujet le magazine économique « L’Expansion » en mai 2012 :
"Sarkozy instrumentalise la Cour des comptes
Car, sur le fond, Nicolas Sarkozy semble s’être abrité un peu trop facilement derrière la Cour des comptes pour s’exonérer de toute responsabilité dans la hausse de la dette et des déficits. "Le rapport de la Cour des comptes précise que sur les 500 milliards, il y en a 250 qui sont de notre déficit structurel, a ainsi affirmé le président sortant. C’est-à-dire le produit de 38 années de déficit budgétaire annuel puisque ça fait 38 ans que la France présente un budget en déficit, y compris à l’époque de monsieur Jospin. Ce sont les chiffres de la Cour des comptes. 200 milliards viennent s’ajouter qui sont produit de la crise.
De cela, on comprend implicitement que seuls 50 milliards lui seraient potentiellement imputables. Sauf qu’il s’agit là d’une déformation pour le moins curieuse des propos de la Cour des comptes. Le déficit structurel, en effet, ne se réduit pas à un déficit « hérité » sur lequel un gouvernement n’a pas de prise. C’est au contraire la partie du déficit sur laquelle on peut agir car ne dépendant pas de la conjoncture (on le calcule en retirant le déficit conjoncturel provoqué par une croissance inférieure à son potentiel).
Alors, certes, le « Rapport sur la situation et perspectives des finances publiques », auquel fait vraisemblablement référence Nicolas Sarkozy, note que « le déficit structurel s’élevait déjà à 3,7% du PIB en 2007, avant la crise, ce qui traduit l’héritage de plus de 30 ans d’incapacité à maîtriser les finances publiques. » Mais c’est pour mieux relever qu’il a fortement augmenté en 2008 et 2009 avant de plus ou moins se stabiliser en 2010 pour atteindre 4,9% du PIB. Autrement dit, le président sortant a bien apporté sa pierre personnelle à la montagne de la dette française. La Cour explique aussi très clairement que « la crise et les mesures prises pour y faire face (plan de relance) n’expliquent que 38 % du déficit de 2010. » Ce qui est cohérent avec l’extrapolation de 200 milliards de Nicolas Sarkozy sur l’ensemble du quinquennat... mais avec une présentation beaucoup moins favorable."