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Commentaire de Mani

sur « La peur de l'insignifiance nous rend fous » dans la vie et sur le net


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Mani Mani 12 février 2014 13:05

Très bon sujet, merci l’auteur.
Pour approfondir -ou se rafraichir la mémoire- je conseille à tous le monde de s’interresser à Cornelius Castoriadis, dont les pensées sont on ne peu plus actuelles et nous ouvrent potentiellement de nouveaux horizons !
"A la mémoire de Cornelius Castoriadis, disparu le 25 décembre 1996, nous avons rediffusé l’entretien qu’il nous avait accordé un an plus tôt. On a parfois envie de retenir les mots, revenir sur les idées, à « oreille reposée ». En vous proposant de vous adresser le script de cet entretien, je ne m’attendais pas à un tel intérêt de toute part, tout horizon, tout milieu, pour une des pensées les plus fécondes et les plus lucides de notre temps. A travers la brèche on sent que tout n’est pas perdu !« 
D.M.

Cet entretient et plus généralement le travail de Castoriadis, est une sorte de petit chef d’œuvre intellectuel :

Extrait :
 »Cette montée de l’insignifiance, il la voit dans une élite politique réduite à appliquer l’intégrisme néolibéral, mais aussi -voie de conséquence- du côté du « citoyen » que le chômage et la précarité généralisée désengagent de la vie de la Cité. Le chômage qui entraîne la désinsertion, la précarité qui entraîne la soumission. D’où la dislocation de la communauté de destin. Silencieusement, nous avons consenti, nous avons « collaboré » à cette formidable régression, une non-pensée produisant cette non-société, cette montée de l’insignifiance, ce racisme social. Le problème majeur n’est pas le chômage, c’est d’abord et toujours le profit, répétait Corneille.

[...]

Daniel Mermet - Pourquoi la Montée de l’insignifiance ?

Cornélius Castoriadis - Ce qui caractérise le monde contemporain, c’est bien sûr les crises, les contradictions, les oppositions, les fractures, etc... mais ce qui me frappe surtout, c’est l’insignifiance. Prenons la querelle entre la droite et la gauche. Actuellement elle a perdu son sens. Non pas parce qu’il n’y a pas de quoi nourrir une querelle politique et même une très grande querelle politique, mais parce que les uns et les autres disent la même chose. Depuis 1983, les socialistes ont fait une politique, puis Balladur est venu, il a fait la même politique, puis les socialistes sont revenus, ils ont fait avec Bérégovoy la même politique, Balladur est revenu, il a fait la même politique, Chirac a gagné les élections en disant : "Je vais faire autre chose" et il fait la même politique.

D. M. - Par quels mécanismes cette classe politique est-elle réduite à cette impuissance ? C’est le grand mot aujourd’hui, impuissance.

C. C. - Ils sont impuissants, ça c’est certain. La seule chose qu’ils peuvent faire c’est suivre le courant, c’est-à-dire appliquer la politique ultra libérale qui est à la mode. Les socialistes n’ont pas fait autre chose et je ne crois pas qu’ils feraient autre chose s’ils étaient au pouvoir. Ce ne sont pas des politiques à mon avis, mais des politiciens au sens de micropoliticiens. Des gens qui chassent les suffrages par n’importe quel moyen.« 

Je laisse les curieux aller lire cette interview (http://www.costis.org/x/castoriadis/montee.htm) et bien sûr aller plus loin en s’intéressant à l’œuvre entière de Castoriadis, notamment  »L’institution imaginaire de la société«  et  »Une société à la dérive", pour ne citer que ceux là.


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