Très bon sujet, merci l’auteur.
Pour approfondir -ou se rafraichir la mémoire- je conseille à tous le monde de s’interresser à Cornelius Castoriadis, dont les pensées sont on ne peu plus actuelles et nous ouvrent potentiellement de nouveaux horizons !
"A la mémoire de Cornelius Castoriadis, disparu le 25 décembre 1996, nous
avons rediffusé l’entretien qu’il nous avait accordé un an plus tôt. On a parfois envie
de retenir les mots, revenir sur les idées, à « oreille reposée ». En vous
proposant de vous adresser le script de cet entretien, je ne m’attendais pas à un tel
intérêt de toute part, tout horizon, tout milieu, pour une des pensées les plus
fécondes et les plus lucides de notre temps. A travers la brèche on sent que tout n’est
pas perdu !«
D.M.
Cet entretient et plus généralement le travail de Castoriadis, est une sorte de petit chef d’œuvre intellectuel :
Extrait :
»Cette montée de l’insignifiance, il la voit dans une élite politique réduite à
appliquer l’intégrisme néolibéral, mais aussi -voie de conséquence- du côté du
« citoyen » que le chômage et la précarité généralisée désengagent de la
vie de la Cité. Le chômage qui entraîne la désinsertion, la précarité qui entraîne
la soumission. D’où la dislocation de la communauté de destin. Silencieusement, nous
avons consenti, nous avons « collaboré » à cette formidable régression, une
non-pensée produisant cette non-société, cette montée de l’insignifiance, ce racisme
social. Le problème majeur n’est pas le chômage, c’est d’abord et toujours le profit,
répétait Corneille.
[...]
Daniel Mermet - Pourquoi la Montée de l’insignifiance ?
Cornélius Castoriadis - Ce qui caractérise le monde contemporain, c’est bien sûr les crises, les contradictions, les oppositions, les fractures, etc... mais ce qui me frappe surtout, c’est l’insignifiance. Prenons la querelle entre la droite et la gauche. Actuellement elle a perdu son sens. Non pas parce qu’il n’y a pas de quoi nourrir une querelle politique et même une très grande querelle politique, mais parce que les uns et les autres disent la même chose. Depuis 1983, les socialistes ont fait une politique, puis Balladur est venu, il a fait la même politique, puis les socialistes sont revenus, ils ont fait avec Bérégovoy la même politique, Balladur est revenu, il a fait la même politique, Chirac a gagné les élections en disant : "Je vais faire autre chose" et il fait la même politique.
D. M. - Par quels mécanismes cette classe politique est-elle réduite à cette impuissance ? C’est le grand mot aujourd’hui, impuissance.
C. C. - Ils sont impuissants, ça c’est certain. La seule chose qu’ils peuvent faire c’est suivre le courant, c’est-à-dire appliquer la politique ultra libérale qui est à la mode. Les socialistes n’ont pas fait autre chose et je ne crois pas qu’ils feraient autre chose s’ils étaient au pouvoir. Ce ne sont pas des politiques à mon avis, mais des politiciens au sens de micropoliticiens. Des gens qui chassent les suffrages par n’importe quel moyen.«
Je laisse les curieux aller lire cette interview (http://www.costis.org/x/castoriadis/montee.htm) et bien sûr aller plus loin en s’intéressant à l’œuvre entière de Castoriadis, notamment »L’institution imaginaire de la société« et »Une société à la dérive", pour ne citer que ceux là.
12/02 15:04 - howahkan Hotah
salut babadjinew... j’adhère personnellement à ton propos ...que je trouve excellent.. (...)
12/02 15:00 - howahkan Hotah
exact Fergus....bien joué ., 6 semaines de temps libre c’est tres bien..mais encore (...)
12/02 14:54 - gruni
Entre m’as-tu vu et envie, voire jalousie, c’est aussi dans la nature humaine et (...)
12/02 14:41 - Grandaddy
Comme cela a déjà été dit ici, les réseaux sociaux jouent également un rôle non-négligeable (...)
12/02 14:04 - gruni
Carlo Srenger évoque également ce qu’il appelle le « déni de la mort » et pointe du doigt (...)
12/02 13:55 - gruni
Merci pour votre commentaire Mani Je ne connaissais pas Cornelius Castoriadis, mais le moins (...)
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