Vous écrivez : « La promulgation du CPE change tout pour Dominique de Villepin, et aussi pour Nicolas Sarkozy. Ponctuellement, immédiatement, et sans négliger une impopularité sans doute durable, le Premier ministre peut considérer qu’il a gagné la partie. »
Mais je ne vois pas comment on peut affirmer cela, à moins de se placer uniquement sur le terrain des rapports de force au sein de l’UMP dans le sens où vous estimez que Nicolas Sarkozy est obligé de faire taire sa « petite musique » et de faire son boulot de Ministre de l’intérieur ce qui l’expose directement en cas de dérapage.
Peut-être.
Mais sur le fond, écrire que D.de Villepin a « gagné la partie » me paraît bizarre dans la mesure où le CPE tel qu’il le voulait est vidé de sa substance . Les points qui cristallisaient la contestation du texte (absence de motivation, durée de la période de consolidation) sont remis en cause et même si la loi est promulguée et donc applicable, on peut penser qu’aucun employeur ne prendra le risque de conclure un CPE appelé à disparaitre et qui susciterait un contentieux à coup sûr (le MEDEF n’a-t-il pas appelé à ne pas signer de tels contrats ?).
Cela dit, l’incroyable choix du Président n’est pas compris (et ça se conçoit vue l’aberration juridique que représente la promulgation d’une disposition dont on appelle simultanément à ne pas l’appliquer). Et beaucoup de frustrations s’expriment, et de colère devant ce qui apparaît être une manoeuvre. Que fera le Gouvernement face à une radicalisation possible ? Car à mon avis l’exécutif, Président et Gouvernement, est à présent très affaibli et discrédité.