"Si le mythe repose sur l’imaginaire (ce sur quoi repose tous
les mythes) et non sur la réalité, alors le mythe fonde... un réel
imaginaire.«
Tout
à fait ! Nous voyons tous un monde différent par le prisme de notre
imaginaire, nous »rêvons" le monde autant à travers ce que nous en
savons rationnellement qu’à travers nos fantasmes, et le mythe est comme
un ciment entre ces deux éléments...
Cela dit, il n’est pas juste de dire que tous les
mythes reposent sur l’imaginaire. Je dirais plutôt qu’ils mélangent
habilement imaginaire et réalité, il est donc normal d’essayer de
démêler le vrai du faux. On ne compte plus les trouvailles
archéologiques ayant mis à jour les restes fabuleux de ce que bien des
historiens pensaient imaginaires (Babylone, Troie, le Colosse de Rhodes,
le labyrinthe de Dédale et même l’Arche de Noé !). De même, je suis
persuadé qu’on finira par retrouver l’Atlantide, Mû et d’autres cités
légendaires... Sumer, la plus vieille civilisation existante, n’était
qu’un mythe il y a encore 150 ans. Depuis qu’on sait déchiffrer
l’écriture cunéïforme, on n’arrête pas de retrouver des textes dont
certains sont de véritables révélations qui nous questionnent sur le
passé tel qu’on croyait le connaître. Vous voyez ce que je veux dire ?
Loin de moi l’idée d’ériger le mythe en vérité
historique ou en dogme, il n’est effectivement qu’une formidable
allégorie commune interprétable à loisir, et en ce sens justement, il me
semble qu’il nous lie tous bien plus que l’histoire, outil passionnant
et indispensable, mais dont l’interprétation peut changer d’un pays à
l’autre, d’une époque à l’autre, d’une politique à l’autre, d’un
historien à l’autre. Le mythe a l’énorme avantage d’être le même pour
tous, et pourtant chaque individu peut se le réapproprier. C’est de la
poésie OpenSource, on va dire !
Cette nuance mise à part, je souscris entièrement à votre intelligente réponse, évidemment...