Chaque fois que la gauche est face à de grands enjeux de société, et qu’elle est au pouvoir, elle déserte la rue, se disant peut être que l’exercice du pouvoir suffira.a faire vivre un projet, une proposition... Or, en ce XXIème siècle de communication tous azimuts, les groupes de pression quels qu’ils soient n’ont aucun mal à mobiliser, d’autant plus qu’il s’agit de militants motivés.
Aujourd’hui, la droite s’approprie la rue. Le silence de la gauche est assourdissant. Non seulement l’oubli recouvre le 6 février 1934, quand la république a failli être emportée par la rue fasciste, (et ce jour là, c’est la police qui sauve les parlementaires au Palais Bourbon, et le régime), mais plus grave encore, l’oubli recouvre également le 24 juin 1984, date à laquelle l’église catholique, les partis de droite, et quelques autres moins avouables jettent dans les rue de Versailles entre 85000 et 2 millions de personnes selon les sources, pour empêcher la réalisation de l’une des 110 propositions pour la France de François Mitterrand : la création d’un « grand service public unifié et laïc de l’éducation nationale » qui faisait partie du programme électoral du candidat élu le 10 mai.
Il ne suffit pas de détenir le pouvoir, il faut aussi l’exercer. Et quand on est élu avec 18 000 668 voix et 51,64 % des suffrages exprimés, ça veut dire que sur 46 066 307 d’electeurs, il y en a pas loin de 30 millions qui n’ont pas voté PS ou François Hollande. Comment, dans ces conditions, gouverner la France sans aucun soutien politique de son propre camp, en faisant preuve d’une indécision rare, et d’un manque de courage exceptionnel, et enfin, avec son propre parti totalement inaudible sur quoi que ce soit ?
Y a du boulot, camarades, y a du boulot ...