Privatisons, privatisons !
<< Les autobus privés de Google, de Facebook, Genentech, Apple, Yahoo et
d’autres sociétés sont un outil de travail, permettant de prolonger la
journée de leurs employés : tous sont très confortables et proposent
tout l’équipement pour travailler connecté pendant les longues heures de
trajets dans une métropole où la circulation est difficile.
Pourquoi la colère se déchaîne-t-elle contre les bus ? La législation de
San Francisco interdit aux bus privés d’utiliser le réseau d’arrêt
public (une loi prévoit même une amende de 271$). Depuis que ces
navettes ont commencé à utiliser le réseau, elles ont surtout montré un
grand déni de la réglementation en vigueur. Non seulement la ville a
permis pendant longtemps à ces entreprises de violer la loi, mais elle
vient de régulariser la situation à leur avantage, puisqu’elle vient de
décider que les bus privés devraient payer 1$ par arrêt utilisé et par
navette
C’est clairement une politique à deux vitesses, car les populations
ouvrières et de couleurs sont les premières victimes de la chasse à la
fraude dans le transport public : un jeune homme a même été abattu par
la police récemment pour avoir pris la fuite sans produire son ticket de
transport. Ce programme de chasse aux resquilleurs coûteux (9,5
millions de dollars par an) a surtout généré un climat de peur et de
méfiance des usagers des autobus, notamment des plus pauvres. Pour une
journaliste de San Francisco :
« D’un côté les usagers du transport en commun se sentent comme des
criminels dans leur propre ville alors que de l’autre, celle-ci ferme
les yeux sur les infractions commises par les bus privés. […] Le Google
Bus est l’incarnation d’un système qui subventionne les sociétés alors
qu’il ne cesse de criminaliser et punir les individus. Google et ses
semblables ont toujours su qu’ils pouvaient contourner la loi jusqu’à
être invité à en faire de nouvelles. » >> C’est là