Ben non je ne suis pas partisan du Capitalisme d’État que je dénonce.... Voila de qui je me sens le plus proche de Makhaiski qui met le doigt sur la nouvelle classe exploiteuse, dont tes ingénieurs, qui justement instaurera à son profit le capitalisme d’État avant que ses petits enfants, ses héritiers, ne reviennent au capitalisme privé :
Makhaiski s’en prend dès 1899 au marxisme
et au socialisme sous toutes leurs formes. Il utilise alors comme
référence historique les journées de juin 1848, lorsque la République
démocratique fit mitrailler la fine fleur du prolétariat parisien, pour
démontrer que les prolétaires avaient bien plus d’ennemis que le
Manifeste communiste de Karl Marx ne voulait bien en compter.
Ces
ennemis ce ne sont pas seulement les capitalistes, propriétaires des
moyens de production, mais aussi toute une fraction de la bourgeoisie,
soi-disant démocratique, acquise en apparence à la cause ouvrière, mais
qui défend en réalité des intérêts économiques et historiques bien
distincts de ceux des ouvriers.
Cette composante « démocratique » de la bourgeoisie correspond pour Makhaïski à un phénomène socio-économique lié à l’évolution industrielle de la société. L’essor formidable du machinisme provoque la naissance puis le développement d’une nouvelle couche de travailleurs qualifiés et compétents : techniciens, ingénieurs, scientifiques, gestionnaires et administrateurs, lesquels, en se joignant aux notables déjà en place, avocats, journalistes, professeurs et autres gens de plume, contrôlent et gèrent toujours davantage la vie sociale et économique, sans pour cela disposer des leviers de commande détenus par l’oligarchie industrielle et financière.
La position de cette nouvelle classe
est vulnérable. Bien qu’elle participe et profite de l’exploitation
capitaliste elle reste à la merci de l’arbitraire des « ploutocrates » ;
aussi a-t-elle tendance à se rapprocher des prolétaires et, même, en
apparence, à défendre leur cause.
Cela lui permet d’une part de se
dédouaner du rôle qu’elle joue dans leur exploitation et d’autre part
de mieux monnayer ses services auprès de ses employeurs, tout en gardant
en tête le projet de s’y substituer.
L’expression politique de cette classe est, selon Makhaïski, le socialisme qui : « dans ses attaques contre l’industriel ne touche en rien aux honoraires du directeur et de l’ingénieur » et « laisse inviolable tous les revenus des mains blanches en tant que salaires des travailleurs intellectuels » Makhaïski en déduit : « Le socialisme du XIXèmè siècle n’est pas, comme l’affirment ses croyants, une attaque contre les fondements du régime despotique qui existe depuis des siècles sous l’aspect de toute société civilisée, de l’État. Ce n’est que l’attaque d’une seule forme de ce régime : la domination des capitalistes. Même en cas de victoire, ce socialisme ne supprimerait pas le pillage séculaire, il ne supprimerait que la propriété privée des moyens matériels de production, de la terre et des fabriques... »
Il poursuit ensuite : « L’expropriation de la classe des capitalistes ne signifie nullement encore l’expropriation de toute la société bourgeoise. Par la suppression des capitalistes privés, la classe ouvrière moderne, les esclaves contemporains, ne cessent pas d’être condamnés à un travail manuel durant toute leur vie ; par conséquent, la plus-value nationale créée par eux ne disparaît pas, mais passe dans les mains de l’État démocratique, en tant que fonds d’entretien de l’existence parasitaire de tous les pillards, de toute la société bourgeoise. Cette dernière, après la suppression des capitalistes, continue à être une société dominante tout comme auparavant, celle des dirigeants et gouvernants cultivés, du monde des mains blanches ; elle reste le possesseur du profit national qui se répartit sous la même forme que maintenant : honoraires des travailleurs intellectuels ; puis grâce à la propriété familiale et à son mode de vie, ce système se conserve et se reproduit de génération en génération »
Pour Makhaïski, la théorie marxiste ne peut mener qu’au « Socialisme d’État », (ou capitalisme d’État) basé sur la propriété collective des moyens de production, mais pas des produits qui, eux, sont toujours répartis, selon Marx et Lénine eux-mêmes « selon le travail » ! C’est-à-dire que les critères de classes déterminent toujours, sous le socialisme, la répartition des richesses produites par la société.
Le marxisme éblouit d’autant plus la « société cultivée »
qu’au XIXème siècle, lorsqu’il apparaît, les prévisions apocalyptiques
de Marx sur la paupérisation absolue de la société capitaliste, supposée
amener, à terme, la majeure partie de la population à se transformer en
manoeuvres miséreux au service des industriels, n’ont pas encore été
démenties par l’histoire.
Inquiète comme elle pouvait l’être à cette
époque, l’intelligentsia était toute disposée à suivre l’enseignement
marxiste. Les choses ont bien changé depuis qu’elle a pu constater que
le capitalisme possédait suffisamment de ressources et de capacité à se
régénérer pour lui apporter la prospérité et le rang qu’elle entend
tenir dans la société. Ne me contrediront pas sur ce point nos ex-chefs
soixante-huitards reconvertis en chantres du capitalisme et de
l’impérialisme...
Bien sûr, pour berner les masses, on
promettra la venue, certes lointaine, du communisme où tous jouiront
également des produits de la société. En attendant, la première étape
inégalitaire est, paraît-il, inévitable et c’est évidemment elle que
tous les régimes marxistes mettront en pratique.
La plus-value tirée
du travail ne se trompera pas de poches et tendra à satisfaire les
désirs et besoins de la vraie nouvelle classe dirigeante.
28/02 11:51 - zygzornifle
Le socialisme à l’état pur il faut le chercher, c’est comme le vrai saucisson pur (...)
27/02 21:12 - Shawford43
Post rétro scripté : on est évidemment bien d’accord E-piqure
27/02 21:08 - epicure
PS cela veut dire parti solférinien, c’est un parti qui applique les mêmes politiques (...)
27/02 20:18 - Shawford43
Clair et je dirais même, normal si le monde était bien foutu. Pour ma part cependant si (...)
27/02 18:29 - Pere Plexe
Le second degré demande un peu de talent...qui fait cruellement défaut dans cet (...)
27/02 17:28 - Ruut
Bon article sur les vrais projets de Gauche. L’histoire le montre tous les (...)
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