Vous confirmez
ce que me dit mon neveu qui travaille en Russie : Moscou et St Petersburg
changent très vite, dans le sens de la mise aux normes occidentales (la relation
client/fournisseur sur la base du value for money devient le principe de toute
chose). On ne sait pas grand-chose du reste du pays (et ne comptons pas sur nos
médias pour nous en informer). Ce qui m’intéresse, me préoccupe ou me désole n’est
pas tant la Russie que mon pays qui glisse doucement vers une sorte de molle dictature
bananière (cf. les reculs de la liberté d’expression). Comment fait l’Allemagne
pour garder son quant à soi alors que ce pays est une brique essentielle voire
une clé de voute de l’Empire, ce pays contrôlant l’Europe pour le compte des
USA ? La France est prise entre les deux mâchoires d’un étau : d’une
part la domination US qui décide depuis 60 ans de la géopolitique de l’Union
Européenne (GB, Turquie …) et contre laquelle la France ne peut rien (l’épisode
de Gaulle a été terminé par une révolution orange : mai 68), d’autre part
l’immigration que la France ne parvient plus à assimiler ou intégrer, faute de
maîtrise des flux et d’une politique au niveau des enjeux. Je crois que la France
est grande, généreuse et créatrice (c.à.d. elle-même) quand elle est
indépendante. Les contraintes de la mondialisation, les transferts de souveraineté
ne lui valent rien, et finissent par saper le moral de ses citoyens. Au
contraire, la Russie est indépendante, malgré les deux géants (Chine, USA) qui
la surveillent avec avidité, et lorgnent sur son immense territoire pour le premier, l’encerclent
militairement pour le second. Ceci explique peut-être votre conclusion : « La
Russie aime la France et se désole de voir qu’il n’y a chez nous aucun sursaut,
que l’État disparaît et que la mère des arts et de la culture, le pays des
lumières n’est plus qu’un souvenir du passé. La Russie regrette le manque
d’ambition de notre pays exprimé par la médiocrité de nos dirigeants. »