Personnellement, je laisse le simplisme « les bons d’un côté, les méchants de l’autre » à BHL et sa clique.
Et je m’inquiète quand je lis dans cet article « ces groupes ou sympathisants nazis constitueraient près de 30% de l’ensemble des protestataires d’Euromaidan » pour voir ensuite l’ensemble des protestataires assimilés àdes fascistes. 30 %, ça n’est pas la totalité, ni même la majorité, mais une (grosse) minorité.
Alors certes, comme souvent, ce sont les plus organisés, les plus radicaux qui prennent l’ascendant sur les plus désorganisés, les plus modérés ; et oui, les 30% de fascistes ou néo-nazis ont une influence sur le mouvement EuroMaîdan très supérieur à leur poids réel dans le mouvement.
Mais cela ne doit pas faire oublier que 70% des protestataires d’Euromaidan ne sont ni fascistes ni néa-nazis et que - au moins dans l’Est et le Centre du pays, ils bénéficient d’un soutien populaire majoritaire.
Et je m’inquiète encore plus quand je lis : « les forces pro-Russes et démocratiques de la partie Est et Sud-Est de l’Ukraine » là, j’ai l’impression de lire du BHL dans le texte.
Ianoukovitch était un oligarche, autocrate et corrompu. Les populations d’origines russophones de l’est réagissent d’abord par instinct nationaliste, refusant d’être séparé de la « mère patrie » russe. Ils ne sont en rien démocratiques.
Les requalifier de « démocratique » juste parce qu’ils sont « dans le camp d’en face » face aux néo-nazis infiltrés dans Euromaiden, c’est une simplification digne de BHL.
Ianoukovitch était un oligarche, autocrate et corrompu, qui a lié ses intérêts personnels à ceux de la Russie. Dans la guerre d’influence entre oligarche, il a finallement perdu son combat contre Timochenko, également oligache, corrompue, l’avenir dira si elle sera aussi autocrate que lui. Ce n’était qu’un combat entre deux lobbys capitaliste, ça n’est pas mon combat.
Ce qui m’interresse, c’est l’avenir de la population ukrainienne, pris en étaux entre une minorité fascisante et nationaliste ukrainienne d’un côté face à une minorité tout aussi nationaliste, mais russe, qui ne craint pas de laisser ses espoirs dans des autocrates tel que Ianoukovitch et Poutine.
Les démocrates ukrainiens, et il y’en a, sont bien mal barré. Ils le seront encore plus si tout le monde continue ses simplifications et à vouloir décider qu’un camp est le bien et l’autre le mal, quel que soit ce camp ...