Après la place de l’Indépendance à Kiev, c’est la Crimée qui est au centre des préoccupations ces derniers jours, en Ukraine. Une région au statut particulier, à l’histoire chahutée, et autour de laquelle se concentrent plusieurs intérêts, économiques et géopolitiques.
Les évènements semblent se précipiter en Crimée, ces dernières heures. La péninsule située à l’extrême sud est de l’Ukraine suscite autant d’inquiétudes que d’interrogations.
Au centre de la crise ukrainienne depuis la fuite du président déchu Viktor Ianoukovitch, cette région jouit du statut de "république autonome". Qu’est ce que cela signifie ?
L’autonomie de la Crimée n’est pas un argument pour une intervention russe
Pour Olivier Corten, Professeur de droit international (ULB), "L’Ukraine a admis qu’il y avait une région autonome de Crimée, tout comme le Kosovo avait, à un moment donné, une autonomie au sein de la Serbie. Ca ne veut pas dire pour autant que ces régions ont une souveraineté et pourraient appeler un état à l’aide pour intervenir militairement. Donc la Russie ne pourrait pas se baser sur une espèce d’appel des autorités de Crimée pour intervenir. Et, je parlais du Kosovo, il faut rappeler que la Russie a été la première a critiquer les Européens quand ils sont intervenus en Serbie et en Yougoslavie, pour « aider » disaient-ils le Kosovo. Et ici, pourtant, c’est un petit peu ce que la Russie fait, par rapport à la Crimée".
Géopolitique subtile
La péninsule de Crimée, de 27 000 km² et de près de 2 millions d’habitants, est un exemple de la complexité géopolitique qui a suivi la chute de l’empire soviétique en 1991.
« C’est une péninsule qui, au fil des siècles, a appartenu a différents empires ou États », explique la politologue française Marie Mendras. A majorité peuplée de russophones, la Crimée a en effet été territoire russe depuis 1783, et la conquête de Catherine II, qui en a délogé la Turquie. Elle acquiert son statut de république autonome en 1921. Mais ce n’est qu’en 1954 qu’elle se voit rattachée par l’URSS à l’Ukraine soviétique. Tant l’empire russe que soviétique vont en outre en chasser les Tatares, population majoritairement musulmane de la région ; population qui est à nouveau une composante importante de la Crimée aujourd’hui.
A la chute de l’empire soviétique, la Crimée gardera son statut au sein de la république ukrainienne, au détriment de la volonté de ses habitants, majoritairement favorable à un rattachement avec le voisin russe. "On ne peut donc pas dire que c’est une péninsule qui appartient plus à l’Ukraine qu’à la Russie d’aujourd’hui. La réalité est que, depuis l’effondrement de l’URSS en 1991, la Russie en a fait une vraie base militaire avec la base navale de Sébastopol", ajoute Marie Mendras.
Et, de fait, au-delà des explications ethniques ou historiques, l’aspect géopolitique est central pour comprendre la lutte qui oppose les autorités ukrainiennes et russes à propos de ce territoire. La Russie garde en effet un intérêt profond pour la Crimée. La plus grande partie de sa flotte navale se trouve en Mer Noire, et les autorités russes ont pris soin de signer avec l’Ukraine, depuis 1991, un bail permettant la présence de leur base militaire de Sebastopol. Cet accord, prolongé par le Viktor Ianoukovitch en 2010, court jusqu’en 2047, en échange d’une rente annuelle de 100 millions de dollars.
Pour la Russie, la présence de sa flotte dans la Mer Noire est primordiale. Elle permet, outre un contrôle du Caucase et de l’Ukraine, l’accès en Méditerranée.
Mais, ajoute Libération, un autre aspect, économique celui-là, entre également en ligne de compte. La présence des militaires russes y assure le développement de l’économie locale. La base de Sebastopol y est considérée comme le poumon économique, social et culturel.
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Au vu de l’article, on comprend que V. POUTINE se défende légitimement contre l’hégémonie yankee, et veuille défendre les intérêts militaires et la sureté de la Russie, sans céder cette place forte qui l’affaiblirait non seulement militairement et économiquement mais également aux yeux du monde, en tant que puissance mondiale, face aux poids lourds que sont l’Amérique et la Chine.
V. POUTINE ne peut pas céder aux injonctions d’Obama, il y va de la survie de la RUSSIE. Un échec et mat pour OBAMA. Il ne peut pas faire la guerre à la RUSSIE, il est laminé économiquement et ne dispose pas des montants colossaux qu’exige une guerre qui menace de durer dans le temps.
Donc, nous assistons en direct à une guerre médiatique d’intimidation entre les deux maîtres du monde, à laquelle à pris part la France.
22/03 22:47 - ELCHETORIX
eh oui deneb , je vois très bien un bloc économique de Lisbonne à vladivostock en passant par (...)
11/03 18:55 - jocelyne
10/03 11:42 - la vergonha
« C’est quand même curieux, tous ces « démocrates » masqués, casqués et armés » (...)
10/03 11:40 - la vergonha
@Laurent 47 Merci pour la leçon d’histoire, mais c’est hors sujet. La question (...)
10/03 11:38 - la vergonha
C’est pas un concours à qui aura tué le plus de monde.... et puis suivant comment on fait (...)
10/03 00:10 - Laurent 47
Ca n’est pas Agoravox qui est le repaire de l’anti-américanisme, c’est la (...)
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