• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Gerard Foucher

sur Scoop : La Banque d'Angleterre démonte les dogmes !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Gérard Foucher Gerard Foucher 18 mars 2014 22:13

« contradictoire avec la théorie de l’article qui prétend que la banque centrale ne pilote pas le crédit attribué par les banques  »

L’article ne présente pas une théorie, mais décrit des fonctionnements. smiley

Par exemple le fonctionnement du cycle des émissions de réserves par la BC, qui expose le mythe du « multiplicateur monétaire », à l’existence duquel vous semblez encore attacher de l’importance. (voir ci-après)
 
Alors, « Pourquoi la FED ferait-elle du « Quantitative easing » ??

Le QE est en effet une émission de réserves. 


La première explication, celle que vous semblez retenir, à savoir que la BC tente de relancer ainsi le crédit puisque 
« les banques commerciales ne peuvent pas imprimer si facilement », ne fonctionne pas très bien. Les réserves, en effet, ne sortent jamais du système interbancaire, et ne donnent pas lieu à de la création de crédit pour l’économie réelle.

Alors à quoi peut bien servir le QE si ce n’est pas à cela ? 

La seconde explication, plus subtile, serait que les banques exercent un chantage constant à la faillite générale sur les gouvernements, et donc sur la BC, ce qui leur permet d’exiger le renflouement permanent de leurs bilans, déséquilibrés par les défauts colossaux qu’elles doivent assumer sur les crédits pourris qu’elles ont émis et qu’elles continuent d’émettre. Il se pourrait donc bien que, de ce point de vue, le QE soit une gigantesque extorsion de fond destinée, non pas à relancer le crédit et donc l’économie réelle, mais bien à conserver au secteur bancaire les profits colossaux dont il ne peut plus se passer. Les montagnes de QE sont bien entendu investies, mais en compte propre, pour le plus grand profit du secteur financier dans son ensemble, et chacun touche sa part du colossal gâteau de, par exemple, 85 Mds$ par mois qu’émet la Fed. Vous pouvez à ce sujet lire les pages 39 à 44 de ce petit livret, ça devrait vous intéresser. 

La troisième explication, qui est compatible avec les deux précédentes, c’est que le QE permet au secteur bancaire et financier d’annuler progressivement une grande partie des dettes de la population et des entreprises. Dettes qu’il a lui-même émises précédemment. 
Ce processus a deux avantages : d’abord il permet de retarder l’effondrement inéluctable du système par une perfusion à long-terme. Et il permet d’éviter d’avoir recours aux anciennes méthodes devenues trop meurtrières pour le sens moral de l’époque. C’est en effet une transition plus douce que la table rase d’une guerre mondiale. 

.


.

Rappel : le fonctionnement du cycle des émissions de réserves par la BC, qui expose le mythe du »multiplicateur monétaire« , à l’existence duquel vous semblez croire : 

L’absence de contrôle par la BC de la masse monétaire en circulation :

Une autre idée fausse répandue est que la banque centrale détermine la quantité de prêts et de dépôts dans l’économie par le contrôle de la quantité de monnaie de banque centrale - l’approche dite du »multiplicateur monétaire« . Dans ce point de vue, les banques centrales mettent en œuvre la politique monétaire en choisissant la quantité de réserves. Et, parce qu’il est supposé exister un rapport constant entre la monnaie de base et la masse monétaire en circulation, ces réserves sont ensuite »multipliées" pour devenir un montant beaucoup plus important de crédits et de dépôts bancaires.

Pour que cette théorie soit valide, il faudrait que le montant des réserves exerce une contrainte sur le montant des crédits, et que la banque centrale puisse déterminer directement le montant des réserves. Cette théorie du multiplicateur monétaire peut être un moyen utile de présenter l’argent et la banque dans un manuel d’économie, mais ce n’est pas une description précise de la façon dont l’argent est créé dans la réalité. En général, plutôt que de contrôler la quantité de réserves, les banques centrales mettent en œuvre aujourd’hui la politique monétaire en fixant le prix de réserve - qui est un taux d’intérêt.

En réalité, les réserves n’exercent aucune contrainte sur les crédits, et la banque centrale ne fixe pas le montant des réserves disponibles. Comme la relation entre les dépôts et les crédits, la relation entre les réserves et les crédits opère généralement dans le sens inverse de celui qui est décrit dans certains manuels d’économie.

Les banques décident d’abord de la quantité de crédit qu’elles vont émettre en fonction des opportunités de prêts rentables qui s’offrent à elles, et qui dépendent surtout du taux d’intérêt fixé par la Banque d’Angleterre. Ce sont ces décisions de création de crédits qui déterminent la quantité de dépôts bancaires qui seront créés par le système bancaire. Le montant des dépôts bancaires influence à son tour le montant de monnaie de base que les banques voudront détenir en réserve (pour couvrir les retraits par le public, faire des paiements à d’autres banques, ou répondre aux exigences réglementaires de liquidité). Ces réserves sont alors, en temps normal, fournies sur demande par la Banque d’Angleterre.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès