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Commentaire de olivier69

sur Scoop : La Banque d'Angleterre démonte les dogmes !


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olivier69 19 mars 2014 15:47

Il existe, en effet, la possibilité de créer un système monétaire plus viable.
La solution n’est pas dans la multiplication des monnaies privées institutionnelles comme certains peuvent le penser (les multinationales en rêveraient). C’est un piège qui accentuerait davantage le rapport de force entre l’entreprise et l’individu. C’est l’atomicité du marché et non pas la concentration organisée (voir par exemple, les externalités des firmes et leurs effets) et accentuée par une tentative de détention de l’outil monétaire « institutionanlisable » qui est une condition de la liberté et du développement.

L’action doit plutôt se porter sur la temporalité et la fluidité de la monnaie. La mobilité n’est pas un réel problème. Le mode de financement de l’économie repose globalement sur l’endettement. Son contraire est l’autofinancement.
Ces deux modes sont nuisibles aux financements et aux développements économiques si ils ne sont pas utilisés correctement (c’est à dire de façon
anarchique ou excessive) par un Etat ou par des groupes privés (banques commerciales). Derrière ces structures, il y a toujours des hommes et des intentions....

L’économie a deux segments fondamentaux : la production (le présent) et l’investissement (l’avenir) qui permettent la consommation temporelle. Toutes les marchandises peuvent servir de monnaies d’échange dans le temps si elles reposent sur la confiance (la fonction dépasse l’institution). Les billets, les écritures, etc..ne sont que des supports pratiques normalisés (des objets monétaires et donc des marchandises virtuelles) mais ils sont indexés sur des valeurs (présentes ou futures). Il y a toujours eu une interdépendance entre la sphère réelle et la sphère monétaire dans le temps et l’espace. C’est la temporalité qui permet aux détenteurs des institutions monétaires, une maitrise de l’accès aux valeurs présentes par la spéculation sur les valeurs futures. Il y a alors une déconnexion provisoire du marché de la monnaie (institutionnelle) avec la sphère réelle, créatrice de crises monétaires systémiques et inévitables (les réajustements). 

La rareté et la demande globale réajustent naturellement les excès liés à la décorrélation fonctionnelle des deux sphères (réelle et monétaire).
Les placements sont une forme d’investissement temporel (future production et donc consommation potentielle) avec un rendement.
Tandis que la consommation temporelle est principalement liées à la production temporelle (présente et future). La consommation présente et future dépendent des prix à la production. Ainsi, un investissement est une production future en vue d’être potentiellement consommée. Alors qu’un placement (la thésaurisation) est un report temporel du futur choix entre consommation et production.

Un mode de financement devient inévitablement une monnaie à part entière (l’endettement ou l’autofinancement par exemple). Il faut donc orienter ces deux monnaies distinctes (l’endettement et l’autofinancement) vers leur bonne destination (l’adressage). C’est pourquoi, l’endettement (en qualité de mode de financement et de monnaie) ne devrait être strictement utilisé que pour la production (comme une réponse utile à la désynchronisation structurelle et conjoncturelle des recettes et des dépenses). De même, tout investissement devrait être financé uniquement par l’autofinancement (stock existant et non futur) afin de ne pas pénaliser ou amputer les générations futures. Ces deux destinations (la production et l’investissement) devraient être encadrées par les deux modes de financement (deux monnaies distinctes), c’est l’adressage monétaire. La monnaie (le mode de financement) permet notamment de gérer le temps (le présent par la production et l’avenir par l’investissement).

La condition principale d’un système viable repose sur la non convertibilité entre ces deux monnaies (l’endettement et l’autofinancement). Cette stricte distinction entre ces deux monnaies permettrait d’éviter les dérives liées à la temporalité de la monnaie. Les formes multiples de ces deux monnaies pourraient également empêcher la fluidité sauvage. La fluidité facilite aujourd’hui la gestion de la temporalité au détriment de l’économie. Le virtuel dépossède parfois le réel de ses attributs. Donc fluidité et temporalité, oui, mais raisonnables et raisonnées ! 

Il ne faut pas confondre une monnaie institutionnelle (un mode de financement) et ses formes fonctionnelles (fiduciaires, scripturales, électroniques,...). C’est le fond et la forme qui ne doivent pas se fondre et se confondre afin de semer une confusion institutionnalisée. Sinon, le caractère fondamental (la fonctionnalité) de la monnaie transformera l’outil (l’institution) par sa simple nécessité existentielle. En effet, la monnaie a plusieurs définitions (institutionnelles, fonctionnelles, temporelles). Cependant, elle est fluide (loi de Gresham) et donc elle possède une valeur temporelle individuelle, collective, et essentielle. Le contrôle totale des échanges passera par une tentative d’institutionnalisation forcée de la monnaie (électronique exclusivement, et notamment afin de tuer le « fidus »).
 
Enfin, cette adressage (la destination monétaire) est la seule solution pour ne pas risquer les chocs monétaires dans le temps par la mauvaise gestion de l’outil financier. C’est également avec ce que l’on a, que l’on fabrique l’avenir, et non pas avec ce que l’on pourrait avoir potentiellement demain (des chimères dangereuses). L’endettement de nos économies en est une parfaite illustration (l’excès de crédits)...La rareté n’est pas à vendre ! Pourquoi y auraient-ils des crises monétaires inévitables ? Le potentiel n’est pas le réel ! Le réel se fabrique avant tout avec les moyens présents et non pas avec les moyens futures. C’est d’ailleurs par ce biais que la spéculation prend toute sa signification. La valeur d’une monnaie repose sur sa confiance....
 
Ici, sans doute, se trouve les limites de la création monétaire actuelle....


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