Sujet compliqué que beaucoup trop veulent traîter de manière simpliste. Essayons de prendre un tout petit peu de recul.

L’intangibilité des frontières en « droit international » est un concept brandit que cela arrange et vite rangé aux oubliettes quand cela gêne, du Kosovo au Sud-Soudan en passant par les républiques cessionnistes de Georgie...

La Crimée a une histoire très particulière. Elle a été Russe pendant des siècles, jusqu’en 1954 diront certains ... jusqu’en 1991 selon d’autres. En effet, la Crimée est administrativement transférée de la Russie à l’Ukraine au sein de l’URSS en 1954. Ce qui a l’époque correspondant par exemple a transférer la département de la Loire-Atlantique de la région des Pays de la Loire à la région de Bretagne. Pas un problème majeure d’identité nationale ou de droit des peuples à disposer d’eux-même. Par contre, le jour où la Bretagne déclare son indépendance, ça pose plus question ....
La Crimée, ça serait un peu ça, plutôt que Mayotte.

Maintenant, en 1991, le fait est que lors du référendum sur l’indépendance ukrainienne, la Crimée vote à 54% pour l’indépendance. C’est le plus faible score dans le pays, mais néanmoins majoritaire. Mais on est alors dans le cadre particulier de l’explosion de l’URSS ou le besoin de s’éloigner de la tutelle de Moscou peut influencer un vote, bien au delà du sentiment national.
Le fait est également que le scrutin d’il y’a une semaine a été effectuée dans des conditions qui sont tout sauf équitable : occupation militaire de la crimée par la puissance annexante, campagne extrêmement rapide, contexte médiatique ultra-défavorable au pouvoir en place à Kiev, absence d’obersateurs internationaux ( refoulés par l’armée russe, y compris par des tirs d’intimidation).... En ce sens, il est effectivement illégal.

Conséquence, on est dans une situation où il y’a une légitimité historique à se poser la question du rattachement de la Crimée à la Russie ; mais un vote non recevable.

Il aurait fallu un vote dépassionné, dans 6 mois, avec les soldats russes de retour dans leur caserne, organisé et contrôlé par des observateurs internationaux, indépendant tant de Kiev que de Moscou ; et dans un contexte où les criméens peuvent juger de la réalité du pouvoir à Kiev et de la réalité de l’influence des néo-nazis sur ce pouvoir.

Voeu pieux hélas.

Et en attendant, se rappeler que Poutine est tout autant impérialiste qu’Obama, qu’il ambitionne de passer de puissance régionale à super-puissance internationale et qu’il a la même tendance à l’aventurisme militaire qu’Obama quand on lui en laisse l’opportunité ( guerre en géorgie, soutien militaire à la Syrie, annexion manu militari de la crimée ... ) e