@l’auteur
Analyse très intéressante, manifestement dérangeante pour certains.
Peu importe, le débat est ouvert.
Deux voyages aux USA et dans les territoires de la Fédération de Russie montrent deux pays parfaitement conscients de leurs faiblesses mais aussi de leurs avantages, avec une légère différence, toutefois :
-Des Américains qui perçoivent que leur monde a changé et qui ont conscience de ce que leur prospérité et leur puissance telle qu’elle était à l’époque du feuilleton « Mad Men » est révolue.
-Des Russes qui ne peuvent que constater après la difficile période qui a suivi l’effondrement de l ’URSS la prospérité économique nouvelle et la restauration de la Russie en tant que puissance géopolitique majeure sous la conduite d’un homme qui a les moyens de sa politique.
On ne voit pas en effet pourquoi nous continuerions en Europe à privilégier une inféodation au nom d’une alliance qui nous interdit d’exister politiquement et économiquement autrement que sous sujétion des Etats-Unis d’Amérique. L’Angleterre n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts, disait Palmerston : « We have no eternal allies, and we have no perpetual enemies.
Our interests are eternal and perpetual, and those interests it is
our duty to follow » .Henry John Temple Palmerston, Remarks in the House of Commons,
March 1, 1848.
Pourquoi n’en serait-il pas de même de l’Europe, effectivement ?
Vous écrivez avec raison :« Nous pensons que Poutine et le gouvernement russe, s’ils pouvaient être convaincus que l’Europe ne serait plus le faux nez de l’Amérique et de l’Otan, joueraient à fond cette carte de développement. Mais qu’en serait-il des gouvernements européens, composés de véritables ectoplasmes sans la moindre vision stratégique en propre. Ils n’attendent pour agir, comme l’a montré l’affaire ukrainienne, que les instructions de sous-fifres américains tels John Kerry et Jo Biden.S’il se trouvait en Europe quelques chefs d’Etat de la trempe de Vladimir Poutine, y compris avec les prétendus défauts que la propagande occidentale lui prête, alors l’Europe pourrait, en marge de l’effondrement prévisible des Etats-Unis, jouer avec la Russie un rôle digne des qualités de ses populations dans la reconfiguration de l’équilibre mondial. Si cela ne pouvait être l’Union européenne dans ses institutions actuelles, il pourrait s’agir de quelques pays volontaristes s’alliant en ce sens. »
Je partage amplement votre analyse.
Vous ajoutez : « De tels chefs d’Etat potentiels ne sont pas visibles aujourd’hui. »
Sans doute, mais n’ayez crainte, cette potentialité existe et je ne suis pas loin de penser que les Européens n’attendent que la possibilité de s’identifier à autre chose que des ectoplasmes politiques qui n’ont cure de leurs intérêts. C’est en tout cas la raison de mon engagement politique pour une Europe souveraine, exempte de toute allégeance à qui que ce soit, privilégiant les intérêts des Européens avant tout.
