Bonjour M. Dalmas,
votre approche est séduisante, et il est assez juste de penser que les diplomaties significatives (c’est à dire, pas nos margoulins) sont en train de chercher un moyen de se dégager de là sans perdre la face. Je rajoute que pour cela, la Russie est toujours pragmatique, et ne leur mettra pas de poignard dans le dos.
Et pourquoi pas Timochenko, ou peut-être même un ou une autre de son parti qui soit un peu moins marqué par l’affairisme, car il ne faut pas oublier que ce qui initia le mouvement de Maidan n’est pas le désir de plus d’Europe, mais la volonté d’en finir avec une corruption trop importante.
Mais il y a deux écueils difficilement contournables : Des élections réellement libres, et la réalité du pouvoir.
Des élections, actuellement plus personne ne les évoque à Kiev, et personne ne fait seulement mine d’y penser ou de les préparer. Un gouvernement ne sera légitime qu’à l’issue d’une élection dans laquelle tous les parti pourront participer. Et c’est assez mal engagé, vu que le parti communiste et le parti socialiste ont été interdit par Kiev.
Et la réalité du pouvoir est actuellement dans les mains de l’extrême droite dont il est bien difficile de savoir si elle est néo-nazi ou « seulement » ultra-nationaliste. Ils trustent actuellement tous les postes liés à la sécurité - armée, intérieur, jusqu’à même avoir créé un « ministère de la lustration », qui est juste une manière de cacher la purge qu’il entendent mener. Ces gens là se savent minoritaire, et une élection libre les chasseraient du pouvoir. Il est très improbable qu’ils se laissent faire.
On s’est mis dans une mouise sans nom en soutenant ce gouvernement d’aventuriers, qui n’as dans les fait que assez peu de pouvoir dans le pays (alors que de toute évidence l’armée ne lui obéit pas). Je vois très mal une sortie par le haut de cette histoire, d’autant que c’est visiblement l’Europe qui est la plus en pointe dans la Russophobie primaire. Et sur place, la propagande tourne à plein régime sur le thème de « L’Europe et les USA paieront » et « Tout ça c’est de la faute à la Russie ».