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Commentaire de trevize

sur Le vote électronique, pour ou contre ?


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trevize trevize 29 mars 2014 14:52

Petite mise au point avant de lire la suite :

Ce n’est pas parce que je ne suis pas d’accord avec vous, lecteur de ce commentaire, que je suis forcément dans le camp de votre adversaire. Je ne défend pas l’oligarchie en place. Remplacer les isoloirs traditionnels par leurs version électronique, tout en gardant notre système ploutocratique actuel est totalement vain. Je ne suis pas non plus un simple adorateur de la technologie. Mettre en place un tel système n’est pas du tout un fin en soi, mais un moyen ; en effet, je ne vois pas comment on pourrait augmenter le pouvoir de décision des citoyens (les faire voter beaucoup plus souvent) en se passant de la technologie informatique. C’est pourquoi j’ai un peu de mal à évacuer si rapidement cette idée.

La perfection n’est pas de ce monde. L’humain n’est pas parfait, et toutes ses créations sont faillibles, le vote papier est faillible, le vote électronique est faillible. Aucun des deux systèmes n’est sûr à 100%, et celui qui prétend mesurer leurs taux de sécurité respectifs avec assez de précision pour que ces mesures soient pertinentes est un menteur. Je ne saurais pas vous dire lequel des deux systèmes est le plus fiable.

On fait des caméras-espion minuscules de nos jours ; qu’est ce qui me prouve qu’il n’y en n’a pas une dans l’isoloir, quand je glisse mon bulletin dans l’enveloppe ?
Qu’est ce qui me prouve que personne n’a bourré l’urne avec des faux bulletins avant que j’arrive au bureau de vote ? Ou que ce ne sera pas fait après mon départ ?
Qu’est ce qui me prouve que les bulletins de mon candidat ne sont pas imprimées à l’encre sympathique ? smiley

Le minimum vital, serait que le système soit entièrement libre, le matériel comme le logiciel ; que chaque citoyen puisse détailler l’ensemble du système, pour vérifier sa fiabilité (s’il a les connaissances, sinon il peut les acquérir, ou utiliser un tiers de confiance, un ami possédant ces connaissances). On ne peut avoir confiance dans un système que si on sait comment il fonctionne, et pour cela il doit être libre et ouvert (aux antipodes des urnes électroniques actuelles...).
Dans le fond, le véritable problème du vote électronique, c’est que la plupart des citoyens n’a pas le savoir technique nécessaire pour vérifier la fiabilité du système. Comprendre comment fonctionne le vote papier, c’est très simple ; mais bien peu de personnes savent vraiment comment la technologie qui nous entoure fonctionne en détail (ce qui me paraît très grave, mais ce n’est pas le sujet). Cet obstacle franchi, mettre au point un système de vote électronique relativement sûr (jamais d’absolu !), c’est tout à fait possible.

-matériel libre : chacun peut vérifier qu’il n’y a pas une partie du montage s’insérant dans le processus, permettant de modifier l’expression des suffrages, ou leur fuite vers l’extérieur du dispositif avant la fin du scrutin (la « fraude au CPL » de l’auteur).

-code source libre : au début de chaque scrutin, vérification du code source puis compilation et téléchargement du programme dans la machine. 

Le code source pour compter des votes, en dehors de la partie « authentification » (qui vérifie que le votant est inscrit et n’a pas déjà voté) ça doit représenter une cinquantaine de lignes.

L’électronique, ça peut tomber en panne, mais elle est quand même suffisamment fiable pour, par exemple, que les métros à Paris circulent à 2 minutes d’intervalle, ce qui serait assez ingérable sans ordinateurs.


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