Les bourreaux sont les victimes et les supposées victimes, les vrais persécuteurs.
Voilà le discours qui circule ici, le génocide est une invention de la propagande Tutsi, un mensonge, Paul Kagamé serait un monstre etc.....
Chaque génocide a ses négateurs : on tue d’abord les hommes et les femmes, coupables d’être nés ; ensuite on s’acharne sur les faits qu’il faut travestir, effacer.
Le négationnisme est constitutif du projet génocidaire, il est intimement, intrinsèquement inscrit dans le crime de génocide : sa fonction, son but ultime est de prolonger celui-ci. Qu’il soit franc, massif ou raffiné, subtil, insinué, sous-entendu, il constitue une offense contre les morts et les vivants, et porte en lui la barbarie du mal absolu.
En assassinant la mémoire des rescapés, ce vaccin, cette prophylaxie contre la résurgence, la répétition de l’impensable, il prépare le terreau des crimes de demain ; il ouvre la voie à d’autres délires homicides, à d’autres chaos barbares. La négation d’un génocide est la négation de notre humanité à tous et le combat contre ce mal, un devoir de conscience, d’humanité et de respect dû aux morts.