daqwqmp+coneu4 : la compréhension est utile du moment qu’elle amène des prédictions utiles.
Si l’on veut savoir à quelle moment il faut semer pour recolter la plus grosse recolte, il suffit de compter les jours, en déduire les longueurs de saisons, faire une moyenne, avec une observation sur une vingtaine d’années, on se fabrique un calendrier utile. La démarche est tout à fait scientifique et la précision est suffisante pour se nourrir en profitant au maximum des ressources naturelles. On n’a pas pour autant compris la course de la Terre autour du Soleil, l’inclinaison de l’axe et la précession des equinoxes, on ne savait pas prédire les éclipses, mais on savait à quel moment le soleil se lève le lendemain matin, combien de jours il reste avant l’hiver. C’était simple, mais prédictif, comme démarche. On comprenait d’ailleurs beaucoup de choses, des rythmes de la nature, la botanique, l’économie ... Mais en l’absence d’une vision plus globale, unificatrice, nos prédictions demeuraient imprécises. Le jour on s’est mis à naviguer dans les mers, on avait besoin de plus de précision, on s’est mis à repertorier les étoiles, étudier les trajectoires, développer les outils mathématiques, tout ça pour ne pas se perdre en mer, pour prédire quelle étoile on doit suivre pour arriver quelque part, on a fini par comprendre aussi le grand tableau, qui était d’ailleurs (oh surprise !) fondamentalement différent de ce que l’omnisciente religion enseignait. Cette nouvelle compréhension a permis des prédictions inattendues, comme les éclipses. Mais on voyait aussi que le tableau était bien plus grand et plus on comprenait, plus on se rendait compte que finalement ce que l’on comprend est dérisoire par rapport à ce qu’il y aurait vraiment à comprendre. La science est un filet qu’on tisse ; plus on en fabrique, plus il y a de trous. Il faut juste que les mailles soient suffisamment serrées pour ne pas laisser passer des poissons qu’on veut attraper.